Jean-Paul Dubois : La succession

La succession       par     Jean-Paul Dubois

 Éditions de l’Olivier (2016), 233 pages ; Points (2017) 240 pages.

 

 

La pelote basque, la médecine, les voitures, l’amour et… le suicide. Dans La succession, Jean-Paul Dubois (photo ci-dessous) nous lance dans une histoire familiale assez rocambolesque, racontée par Paul Katrakalis, celui qui se verra contraint de prendre cette fameuse succession, succession d’un père qui a mis fin à ses jours, comme sa mère, son oncle, son grand-père… Une habitude morbide et désespérante.

 

 

Un fois cela mis en place, il faut raconter et tenir son lecteur en haleine. Cela, Jean-Paul Dubois le fait très bien avec une précision dans la documentation impressionnante tant dans le sport, les voitures que la médecine. Il alterne son récit entre la Floride, à Miami, où la pelote basque est utilisée au maximum pour rapporter de l’argent grâce aux paris, et Toulouse où réside la famille Katrakalis, sans oublier quelques incursions du côté  d’Hendaye.

 

La saga familiale remonte au grand-père, Spyridon Katrakalis qui fut, paraît-il, médecin de Staline… On y croit ou pas. Ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est cette folie familiale qui ravage les cerveaux, côté Katrakalis comme du côté Gallieni, la famille de sa mère. D’ailleurs, Jules Gallieni, oncle de Paul, vit avec sa sœur comme mari et femme…

 

 

Les détails sur la pelote basque ne manquent pas avec ce jaï-alaï, le fronton long, où excelle le narrateur, remarqué au Pays basque et recruté pour aller jouer à Miami où il noue une profonde amitié avec Joey Epifanio. Il sauve aussi un chien de la noyade, à bord de son petit bateau et le nomme Watson. Ce chien devient un compagnon essentiel juste avant qu’il rencontre l’amour dans l’hôtel où il est contraint de travailler alors qu’une grève très dure oppose les joueurs à ceux qui les exploitent.

 

 

Cet amour avec Ingrid Lunde, d’origine norvégienne, la directrice de l’hôtel, est un moment de grâce dans la vie de Paul : « Si les saintes existaient, elles auraient cette carnation… Et j’admirais la Norvège, dans cette étendue et sa splendeur, et cette femme de 58 ans me semblait chaque soir plus belle, plus attirante, plus désirable, plus subtile. » Hélas, au bout de deux mois, Ingrid arrête tout et licencie Paul mais on ne comprendra que plus tard.

 

 

Médecin était son père, médecin est devenu Paul qui avait mis entre parenthèses sa profession pour jouer à la pelote basque. Les aléas de la vie l’obligent à rentrer à Toulouse, à replonger dans les méandres familiaux et à découvrir enfin qui était son père en interrogeant celui qui était son meilleur ami : « Comme un enfant qui découvrait un monde inconnu, illisible à ses yeux, j’avais désormais des questions à poser à celui qui les avait suscitées. »

 

 

C’est un peu tard mais cela ouvre alors le livre sur un thème non abordé jusque-là : la fin de vie. Quelle succession ! « Il aurait dû me préparer à affronter la nuit que j’allais traverser. » Rongé par « les vers xylophages qui » lui « vrillaient maintenant l’esprit nuit et jour… », Paul ne peut que rester dans la logique familiale.

Jean-Paul

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