Charlotte Boyer ; À jamais et de tout temps + Trois cents secondes

A jamais et de tout temps    (nouvelles)     par    Charlotte Boyer.

L'ivre-Book (Contemporia) (2008).

 Titres des nouvelles :

A toi de voir – Soleil paradisiaque – Pour cette fois –

Déjà vu (suite de A toi de voir) – A jamais et de tout temps (poème).

 

Dans un style soigné et très agréable à lire, Charlotte Boyer intrigue d’abord puis capte l’intérêt de son lecteur, mettant en place un climat où la douceur et le danger se côtoient sans cesse.

 

Dans ce livre, À toi de voir est une nouvelle très originale puisqu’elle se déroule en cinq actes, comme une tragédie. Hésitations, espoirs, craintes et doutes agitent son esprit : « La seule chose qui me réchauffait, c’était les larmes qui commençaient à monter… C’est peut-être notre cœur qui nous fait voir les choses sous une certaine forme… Non ça ne peut pas être, je n’ai plus de cœur ! » Ou encore, après avoir observé des couples semblant heureux, dans la rue : « La Terre s’était arrêtée de tourner pour moi et chacun semblait heureux de la position dans laquelle elle se trouvait. » Le couple se retrouve mais la fin est tragique.

 

Charlotte Boyer termine par une réflexion sur la vie, sur le destin de chacun sur cette terre. L’auteure manie habilement la poésie et la réalité, mettant en scène des sentiments qui lui sont propres ou qui, tôt ou tard, ont traversé ou traverseront notre esprit. A la fin du livre, le lecteur découvre une suite. On sent que la tentation du roman démange l’auteure. Beaucoup d’ingrédients sont déjà là. Il ne lui reste qu’à sauter le pas…

 

 

 Trois cents secondes   (nouvelles)    par    Charlotte Boyer.

TheBookEdition, (2009).

 Titres des nouvelles :

Trois cents secondes – C’est pour moi – L’Ange et la Chanceuse –

Le passage – La révolte du plastique – La libération – Petite mort – Celui qui – Mémoire vive.

 

La nouvelle est un genre beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. Charlotte Boyer le maîtrise bien puisqu’elle sait nous mettre l’eau à la bouche en quelques lignes. Certaines intrigues sont tellement bien amorcées et l’on est parfois déçu que l’histoire s’arrête.

 

La rencontre entre Hugo et Céleste se passe d’une façon extraordinaire dans Trois cents secondes : « Les serveurs semblaient surpris qu’après un tel silence, il y ait autant de paroles, de sourires, de regards. Cette rencontre était si pleine de promesses qu’ils n’osaient plus les interrompre. »

Dans C’est pour moi, l’appât du gain est décrit dans toute sa noirceur. L’ange et la chanceuse se lit comme une fable mettant en scène Lucie qui vivait au XVIIIème siècle et qui revient de nos jours. En quelques mots simples et quelques exemples bien choisis, le décor est planté…

 

Le passage est une savoureuse description sur le passage à l’âge adulte… heure par heure, ou presque, et même après.

 

La révolte du plastique fait vivre des jouets qui réagissent : « Un soir, le couple de plastique, à force d’imaginer des jours meilleurs, décida de s’enfuir, sans se retourner… »

 

La libération est une délicieuse nouvelle décrivant avec beaucoup de finesse et d’humour une aventure bien ordinaire que chacun de nous a pu vivre… « Et la libération eut lieu. C’était comme si on lui enlevait un poids énorme. Une libération. Le mot n’est pas trop fort ! »

 

Un immense merci à Charlotte Boyer qui m’a permis de découvrir ses textes, m’apportant ainsi un réconfort immense et de précieuses minutes de bonheur. Ces deux livres sont aujourd'hui indisponibles mais vous pouvez la retrouver sur son site : http://www.charlotteboyer.fr/ où elle présente son dernier livre, sorti en octobre 2019 : Celle qui accompagne le héros.

Jean-Paul

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog