Olivier Adam : Peine perdue
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Peine perdue par Olivier Adam.
Flammarion (2014), 413 pages ; J'ai Lu (2015) 416 pages.

En 23 chapitres et une vingtaine de portraits, Olivier Adam réussit un très bon roman choral, une fresque sociétale d’une petite ville du bord de la mer méditerranée, au pied de l’Estérel, une ville qui passe son année à attendre les touristes, les vacanciers pour deux mois pleins de l’année, plus quelques retraités aisés qui tentent de s’y retirer.
Antoine en est le personnage principal auquel l’auteur consacre le premier et le dernier chapitre mais dont la présence ne quitte pas une ligne du livre. Star locale du foot, Antoine assure un petit boulot dans un camping désert. Lors du dernier match de son équipe, il a craqué : « le plomb qu’il a pété et la gueule du défenseur avec, les os qui craquent et le sang qui a giclé… » Il ne sait pas quand il rejouera mais le drame surgit avec deux types qui l’agressent.
Marion est son ex. Elle élève Nino avec Marco son nouveau compagnon. Il y a Jeff aussi qui a donné les mobil-home à repeindre à Antoine. Arrivent deux retraités, Paul et Hélène. Ils avaient une maison en haut de la falaise et « C’est elle qui lui a réclamé de venir ici une dernière fois. » Les souvenirs d’une vie reviennent : « Elle était son guide de tous les instants. »

Ainsi, petit à petit, les personnages défilent et les liens se tissent dans la tête du lecteur même si, de prime abord, cela n’est pas toujours évident. Une tempête aussi subite que brutale s’abat sur la petite ville, déclenchant drames et remises en cause.
Sarah, Coralie, Delphine, Serge, Anouck, Éric, Alex, Laure, Clémence, Léa, Floriane, Louise, Perez qui possède tous les hôtels plus le camping, les boîtes, les restos, la paillote, les entrepôts, le club de foot… mais aussi Mélanie, Cécile, Grindel nous accompagnent un moment avant de retrouver Antoine.
Un chapitre est consacré à l’équipe de foot locale, niveau CFA, qui va affronter le FC Nantes en quarts de finale de la Coupe de France. Ce match fait entrevoir à ces joueurs ce qu’ils ont raté mais la glorieuse incertitude du sport laisse planer le suspense…
Les joies, les peines, les fins de vie choisies ou subies n’empêchent pas le drame qui fait dire à Antoine : « Pardon d’avoir tout gâché. Pardon de n’avoir jamais été à la hauteur. »
Jean-Paul