Christos Markogiannakis : Scènes de crime à Orsay

Scènes de crime à Orsay  Une enquête criminartistique   

 

par       Christos Markogiannakis

 

Le Passage (2018) 236 pages.

Traductrice : Sabine Porte.

 

 

 

Ayant manqué Scènes de crime au Louvre, premier livre de Christos Markogiannakis sur un thème très original, j’ai découvert cet auteur qui m’a emmené pour une visite, sur le même thème, mais à Orsay, cette fois.

 

 

L’auteur connaît bien son sujet et ne se lance pas, dans ce qu’il appelle le Criminart, au hasard puisqu’il a étudié le droit et la criminologie avant d’être avocat pénaliste.

 

 

Dans cette gare où, comme dans toutes les autres, l’anonymat prévaut, bien des existences se sont croisées mais c’est la mort, le plus souvent tragique, qui attire et inspire ces Scènes de crime à Orsay.

 

 

Les œuvres présentées dans ce livre que j’ai pu découvrir grâce à Lecteurs-com dans le cadre des Explorateurs du Polar, ont été réalisées entre 1848 et 1914. Les éditions Le Passage n’ont pas mégoté sur les illustrations, les reproductions des œuvres, ajoutant même parfois des gros plans pour permettre au lecteur de visualiser le propos de l’auteur. C’est un beau livre, même si, fatalement, il est très sanglant.

 

 

 

Je ne vais pas détailler les vingt-deux tableaux ou sculptures choisies mais je reconnais, n’étant pas spécialiste en peinture, méconnaître la plupart des artistes, Paul Cézanne mis à part, bien sûr ! C’est justement très bien de valoriser des gens comme Léon Bénouville, Henri-Camille Danger, Émile Lévy, Gustave Moreau, Louis Baader (Le Remords, 1875) ci-contre, et tous les autres qui s’inspirent soit de la mythologie, soit de l’histoire, soit de la religion.

 

 

 

 

L’auteur m’a appris quantité de choses sur chaque tableau détaillé, n’hésitant pas à s’en extraire pour citer des cas similaires ou présenter une œuvre réalisée sur le même fait forcément atroce.

 

 

Ayant visité ce magnifique musée il y a quelques années, ces scènes de crime ne m’avaient pas attiré mais je reconnais qu’après avoir lu Christos Markogiannakis, l’envie d’y retourner est là, envie bonifiée par tout ce que l’auteur m’a appris. Il est vrai que, passant devant un tableau ou une sculpture, beaucoup de détails nous échappent.

 

 

S’il fallait mettre une œuvre en exergue, tâche bien délicate, je citerais L’attentat de Berezowski contre le tsar Alexandre II, le 6 juin 1867 par Jean-Baptiste Carpeaux. Cette tentative d’assassinat apporte des rappels historiques très intéressants et le texte enrichit considérablement une œuvre paraissant un peu confuse au premier coup d’œil. Christos Markogiannakis (photo ci-contre) fait même preuve d’humour lorsqu’il écrit, après avoir parlé des assassinats de François-Ferdinand à Sarajevo, d’Alexandre 1er de Yougoslavie à Marseille et de John Kennedy à Dallas : « Dans les trois cas, les victimes se trouvaient dans une voiture découverte. Un bon conseil donc : si vous êtes un grand chef d’État, laissez la décapotable au garage. Un attentat a davantage de chance de réussir si vous circulez à découvert. »

 

 

Enfin, je regrette la part trop importante  prise par le récit de la mort de Jésus. On y croit ou pas ! Peut-être le prénom de l’auteur l’a-t-il incité à cela ? Par contre, je le suis entièrement lorsqu’il parle du génocide des Juifs et j’ai appris que la gare d’Orsay était celle qui accueillait les déportés survivants des camps de concentration nazis de retour en France.

 

 

Scènes de crime à Orsay m’a beaucoup apporté et sa lecture s’est révélée captivante grâce à une écriture variée, jamais lassante, l’épilogue étant à la hauteur de la qualité du livre : surprenant et tellement vrai !

Jean-Paul

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J
Emporté Scène de crime à Orsay sur votre nouveau blog. Super à propos, votre nouveau blog;
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