Pierre Ducrozet : Eroica

Eroica          par       Pierre Ducrozet.

Grasset (2015) 264 pages ; Babel (2018) 263 pages.

 

 

Peintre génial, artiste plus trop connu du grand public, Jean-Michel Basquiat (photo ci-contre) est un jeune Newyorkais passé en quelques mois de la rue où il graffait avec des potes et vendait des cartes postales décorées par lui-même, à la célébrité ravageuse, avec beaucoup d’argent lui permettant les caprices les plus fous.

 

 

Pierre Ducrozet, un écrivain né à Lyon que je découvre pour l’occasion, a bien fait de redonner vie à celui qui se faisait appeler Jay. Fils d’un père haïtien et d’une mère portoricaine, né en 1960, il a failli mourir des suites d’un grave accident alors qu’il était enfant. Renversé dans la rue par une voiture, il a subi une ablation de la rate. Une impressionnante cicatrice marque son corps du pubis au sternum.

 

 

Sûrement pour coller à la personnalité de son personnage et à sa vie assez folle, Pierre Ducrozet a réussi un récit haché, découpé en tranches de vie, en flashs, en échos, en phases d’existence jetées à la face du lecteur. Ceci m’a souvent désorienté et n’a pas facilité ma lecture.

 

 

En rupture familiale - « C’est mon père fantôme. C’est ma mère aliénée » - Jay ne se refuse rien, plonge dans toutes les drogues possibles, en abuse et, grâce ou à cause de ces substances, illicites parce que dangereuses, se révèle être un génie.

 

 

Inspiré par les bandes dessinées, les comics, de son enfance, il est torturé aussi par les organes du corps humain, corps qui a été ouvert complètement afin de le soigner, comme je l’ai signalé auparavant. Cela transparaît dans la majorité de ses tableaux, plus de huit cents, ainsi que dans ses mille cinq cents dessins. Jay ne fait pas que peindre, il aime la musique et cette symphonie de Ludwig van Beethoven, Eroica, dont l’auteur a repris le titre pour son livre, l’impressionne beaucoup. Composée en 1804, elle avait d’abord été dédiée à Napoléon mais lorsque Beethoven apprit que Bonaparte s’était fait sacrer empereur, il changea d’avis parce qu’il réalisa que l’homme devenait un tyran, et nomma sa Troisième symphonie : Sinfonia Eroica, la Symphonie héroïque.

 

 

 

 

Avec les nombreuses femmes qui ont partagé un temps sa courte existence, comme Sarah et Leslie, j’ai retenu sa rencontre avec Andy Warhol, le roi du pop-art. Celui-ci est sur le déclin mais il fascine Jay. Tous les deux, en juillet 1968, sont sortis de l’hôpital après une ablation de la rate. Jay avait 8 ans, Andy 40. Ils se lient d’une profonde et tumultueuse amitié, après leur rencontre  en 1982, et créent ensemble.

 

 

 

Eroica est un livre pas très facile à lire, bien dans le style de son héros, mais c’est important de ne pas oublier ce que furent ces années 1980 dans l’euphorie newyorkaise avec cocaïne, héroïne, LSD… pour créer ? Pour se détruire aussi à une vitesse folle. Jean-Michel Basquiat est mort le 12 août 1988. Il n’avait pas 28 ans !

 

 

C’est bien que Pierre Ducrozet l’ait fait revivre et connaître à des gens qui, comme moi, ne sont pas spécialistes en peinture.

 

Merci à Simon pour ce livre.

Jean-Paul

 

 

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D
Très envie de le découvrir ce roman même s'il a déjà quelques années, Basquiat ????<br /> L'auteur sort un roman à la rentrée de septembre
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J
En attendant son nouveau roman, j'ai enchaîné avec L'invention des corps que je publierai bientôt.
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