Yasmina Khadra : Dieu n'habite pas La Havane

Dieu n’habite pas La Havane     par     Yasmina Khadra.

Julliard (2016), 295 pages ; Pocket (2017), 272 pages.

 

Juan del Monte Jonava, 59 ans, surnommé "Don Fuego" est chanteur au Buena Vista Café, jadis Buena Vista Palace, mais rétrogradé au rang de "café" par la révolution castriste. Comme il le déclare, "Chanter, c'est ma vie". Et voilà que Pedro, le directeur lui annonce un soir cette terrible nouvelle : "Le Buena Vista tourne la page, Juan. Une dame de Miami vient de l'acheter dans le cadre de la privatisation décidée par le Parti."

 

Des travaux vont être engagés sur 6 mois ou davantage. Juan n'en croit pas ses oreilles, lui qui avec sa voix magnifique électrisait les foules, doit aujourd'hui demander à d'anciens amis comme Orimi Anchia de lui donner un coup de pouce, mais il est très difficile pour le crooner qui faisait vibrer les salles et frémir les femmes de retrouver une place dans un concert. Errant et livré à lui-même, c'est alors qu'il va rencontrer une magnifique jeune fille Mayensi qui dit arriver de l'arrière-pays pour trouver du travail à La Havane, ceci sans autorisation, dont il va tomber éperdument amoureux et qui deviendra pour lui une véritable obsession.

 

Yasmina Khadra (photo ci-contre) nous offre une sorte d'hymne à l'amour, à la musique et à la danse. C'est aussi une réflexion sur le temps qui passe et sur la quête de soi. Tout au long du roman "la perle des Caraïbes" nous envoûte avec son soleil, ses plages, sa musique et ses danses, remèdes à une vie pas toujours facile et dans laquelle la solidarité de la famille et des amis joue un très grand rôle, permettant de faire face et de supporter les épreuves rencontrées.

 

 

C'est sous le régime castriste avec Fidel encore en place, que l'auteur place sa fiction. Et c'est une vision, à mon avis, un peu pessimiste, où les révolutions ne remplaceraient une tyrannie que par une autre tyrannie. Or, si tout n'est pas devenu  parfait à la chute du dictateur Battista, de grandes choses ont été faites au niveau de l'enseignement, de la culture et de la médecine qui pourraient être prises en modèle. Mais comme chaque fois, il y a des dérives chez les dirigeants et des inégalités apparaissent et se développent.

 

 

Restons optimistes et vibrons sur cette musique, cette poésie, ces chansons portées par ce roman et que l'amour gagne !

 

Dieu n’habite pas La Havane est une lecture plaisante et intéressante mais moins riche et moins dense à mon goût que Les hirondelles de Kaboul du même auteur.

Ghislaine

 

 

 

 

 

 

 

 

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D
Quand on aime cet auteur, on a tendance à tout lire ou presque, comme je le fais, mais pour ma part j'avoue que j'avais été déçue par ce roman, un peu trop léger et trop politiquement correct, bref, il n'a pas la puissance de sa trilogie (Les hirondelles, l'attentat, Les sirènes de Bagdad) ou de certains autres de ses romans, comme "Ce que le jour doit à la nuit"
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