6. ANNIE ERNAUX : Prix Nobel de Littérature

 

Écrire la vie      par    Annie Ernaux.

Quarto – Gallimard (2011) 1084 pages.

 

 

Être édité dans la collection littéraire Quarto, chez Gallimard, est toujours une consécration pour un écrivain. Le livre peut recueillir les œuvres complètes de l’auteur mais aussi se limiter à des œuvres choisies ou à la production arrêtée à la date de parution de l’ouvrage. C’est le cas ici pour Annie Ernaux qui, heureusement, continue à écrire avec toujours autant de talent.

 

 

Chaque livre commence par un dossier illustré consacré à la vie de l’autrice, intitulé ici Photojournal.

 

 

 

L’écrivaine livre des pages de son journal intime mais précise aussitôt : « Comment définir cette entreprise d’écriture commencée il y a quatre décennies ? Écrire est un présent et un futur, non un passé… Quel titre – qu’on me réclamait – pour la qualifier ? Brusquement, m’est venu, comme une évidence : écrire la vie ! Non pas ma vie, ni la vie, ni même une vie. La vie avec ses contenus qui sont les mêmes pour tous mais que l’on éprouve de façon individuelle : le corps, l’éducation, l’appartenance et la condition sexuelles, la trajectoire sociale, l’existence des autres, la maladie, le deuil. »

 

 

Les livres inclus dans ce Quarto, sont classés dans l’ordre chronologique, pas selon la date d’écriture et sont au nombre de douze. je me contenterai d’en présenter les trois premiers,

J'ai déja publié La Place et Les Années.

 

 

Auparavant, je reviens au Photojournal qui débute à Lillebonne (Seine-Maritime), quand sa sœur, Ginette, meurt de la diphtérie, à 6 ans et demi, le 14 avril 1938, deux ans donc avant la naissance de l’autrice qui note : « Ici j’en pleure encore, à 50 ans bientôt. » Plus loin, elle reconnaît : « Je ne souhaite rien tant qu’une chose : revenir à la solitude, l’anonymat, l’indifférence au monde, retrouver l’indifférence de l’enfance… »

 

 

 

Annie Ernaux (photo ci-contre) parle de son père, de l’impact qu’a eu sur elle la lecture de La Nausée, de Jean-Paul Sartre, « Un livre-révélation, peut-être le seul pour moi. »

 

 

Son enfance et son adolescence, à Yvetot, en Normandie puis ses années de fac, la poussent à revenir sur les lieux importants de sa vie, comme à Saint Hilaire-du-Touvet, près de Grenoble, où elle revoit « la grande terrasse du sana des étudiants face à Belledonne, en la voyant, j’ai été sûre d’avoir été là. »

 

 

Elle rappelle aussi son premier roman, écrit en 1963. Envoyé au Seuil, refusé ! Elle parle de son mari, du divorce, de ses enfants, des différentes maisons habitées, de ses parents, du Prix Renaudot en 1984 pour La Place, de ses voyages, du cancer du sein avec la perte de ses cheveux et enfin de ses petits-enfants, avant de finir sur une question : "Et si croire que je suis venue au monde pour écrire était une construction ? Au fil des années ?"

Jean-Paul

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