B. Traven : Rosa blanca
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Rosa blanca par B. Traven.
Traduit de l'allemand par Charles Burghard.
Éditions La Découverte (2010) 261 pages

Apparemment, Rosa blanca, un livre écrit en 1929 et publié en France dès 1932, commence comme La révolte des pendus ou La charrette, deux autres superbes romans de B. Traven.
Nous sommes dans l’état de Veracruz, au Mexique et l’auteur, avec son habituel talent, me plonge dans le quotidien d’une hacienda tenue par l’indien Hacinto Yañez. Sur 800 hectares plusieurs familles, en parfaite harmonie, produisent maïs, haricots, chile (piments), canne à sucre, oranges, citrons, papayes, tomates, ananas mais aussi élèvent des chevaux, des bœufs, des porcs…
La vie est paisible. Enfin, chacun vit et la solidarité n’est pas un vain mot grâce au système du parrain (compadre) et de la marraine (comadre) permettant aux familles de s’entraider en permanence, d’une génération à l’autre.
Cette tradition, héritée des Indiens, était forte au Mexique jusqu’à l’arrivée de Christophe Colomb… Petit à petit, les colonisateurs espagnols ont imposé leur logique d’exploitation, oubliant que la terre est d’abord nourricière.

Hélas, le patron de l’hacienda doit affronter la voracité de la Condor Oil Company (COC) qui veut à tout prix acquérir ses terres pour agrandir ses champs de pétrole.
Cela se passe peu après 1920 et tout ce qu’écrit B. Traven est terriblement d’actualité, encore aujourd’hui.
L'auteur part alors dans le pays voisin, les USA où je fais connaissance avec Mr Collins, Président de la COC.
Tous les détails de sa vie et de son irrésistible ascension permettent de comprendre les ressorts du capitalisme, de l’exploitation honteuse des mineurs à l’empire du tout pétrole.
Pour conclure, l’auteur écrit cette phrase terrible : « Que nous importe l’homme, seul le pétrole est important. »
Aujourd’hui, le mot pétrole, toujours autant d'actualité, serait-il interchangeable avec le mot nucléaire ?
Jean-Paul