Rutger Bregman : Humanité, une histoire optimiste
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Humanité, une histoire optimiste par Rutger Bregman.
Traduit du néerlandais par Caroline Sordia et Pieter Boyekens.
Titre original : De meeste mensen deugen/Humankind.
Seuil (2020) 423 pages.
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" L'ouvrage de Rutger Bregman m'a fait voir l'humanité sous un nouveau jour", c'est la phrase prononcée par Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens, Une brève histoire de l'humanité et 21 leçons pour le XXIe siècle, à propos du livre Humanité - Une histoire optimiste de Rutger Bregman. Je me joins complètement à son avis !
Dans le prologue, exemple est pris durant la deuxième Guerre mondiale. Gustave Le Bon, l'un des intellectuels les plus influents de son époque dans son livre "Psychologie des foules", lu par Hitler, Mussolini, Staline, Churchill et Roosevelt, expliquait que dans les situations d'urgence, l'homme descend de plusieurs degrés sur l'échelle de la civilisation. Or, que ce soit lors du Blitz ou lors de la riposte des britanniques en Allemagne, les bombardements ont été un fiasco selon les scientifiques. Il n'y a eu aucune preuve d'abattement du moral des civils et une solidarité du voisinage s'est au contraire aussitôt mise en place. En fait, le peuple s'était précisément élevé de quelque degrés sur l'échelle de la civilisation.
Cet essai porte sur une idée qui va à l'encontre de ce que nous croyons : "La plupart des gens sont des gens bien" et l'auteur se demande pourquoi nous avons une vision aussi négative du monde.
À l'époque où nous vivons, où nous n'avons jamais été aussi riches, en sécurité et en bonne santé, les infos ne parlent que d'attentats, de violences, de catastrophes car plus un événement est exceptionnel et plus il a de chances de faire la une. " La part de bonté de l'être humain a donc le dessous dans les médias". Pas étonnant alors que nous pensions majoritairement que le monde va de plus en plus mal.
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L'auteur va ressortir des expériences comme celles de Stanford ou de Stanley Milgram et la machine à électrochocs, des faits divers comme la mort de Catherine Susan Genovese (Kitty) morte, poignardée à New York, dont les conclusions donnaient une vision négative de l'humanité. Il va rechercher des témoins sur ces événements, enquêter, et réussir à montrer comment les conclusions qui en avaient été tirées qui étaient de véritables pièces à charge, étaient fausses.
Avec ces démonstrations très documentées et très étayées, en se basant également sur des exemples historiques, l'essayiste néerlandais met à mal de nombreuses idées préconçues dont la fameuse : L'homme est un loup pour l'homme.
Il rejoint Hannah Arendt (photo ci-dessus) "L'être humain se laisse séduire par le mal qui prend le visage du bien ".
De même, Rutger Bregman développe l'évolution des comportements humains. Il apparaît que c'est depuis que l'être humain s'est fixé sur un territoire, a développé l'agriculture, a inventé la propriété privée que l'instinct de groupe a perdu de son innocence.
Stopper la progression du cynisme dans notre société et la possibilité de sauver la démocratie ne sont pas de vains slogans. Des exemples dont on ne parle jamais existent et l'auteur les décortique et les analyse.
De même, la confiance spontanée en l'autre, le contact peuvent améliorer significativement les rapports humains.
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Rutger Bregman (photo ci-contre) nous offre dans son épilogue dix préceptes que je vous laisserai le soin de découvrir en lisant Humanité - Une histoire optimiste et ne vous en citerai qu'un seul : "En cas de doute, partez du principe que l'autre vous veut du bien".
Grâce aux éditions du Seuil et à Masse critique de Babelio, j'ai ainsi plongé dans un livre étonnant qui va à l'encontre de toutes les idées reçues et qui met vraiment du baume au cœur. Cet essai m'a conquise, non seulement par le message qu'il véhicule : "les plus belles choses dans la vie sont celles dont on reçoit davantage à mesure qu'on les donne : la confiance, l'amitié, la paix", mais aussi par la rigueur dont a fait preuve l'auteur pour l'écrire.
Un livre qui réconcilie avec l'humanité.
Ghislaine
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Humanité, une histoire optimiste par Rutger Bregman.
Traduit du néerlandais par Caroline Sordia et Pieter Boyekens
Titre original : De meeste mensen deugen/Humankind.
Seuil (2020) 423 pages.
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« Le mal est puissant mais le bien est plus répandu. »
Par cette simple phrase, Rutger Bregman résume tout son livre : Humanité, une histoire optimiste, livre que j’ai eu la chance de lire grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions du Seuil.
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Déjà, le titre de son précédent ouvrage était éloquent : Utopies réalistes. Ici, l’auteur qui est historien et journaliste, développe une brillante démonstration qui m’a fait beaucoup réfléchir au monde dans lequel nous vivons. Maintenant, dès que j’entends un bulletin d’informations, je réagis en disant : « Voilà encore des nouvelles tristes, terribles, tragiques ! » Celles-ci sont systématiquement mises en avant parce qu’on croit qu’elles excitent l’attention alors que les bonnes nouvelles seraient légion.
Il y a beaucoup de choses qui fonctionnent bien sur notre planète mais dont on ne parle jamais. Alors, Rutger Bregman, auteur néerlandais, plonge d’emblée son lecteur dans les bombardements de la Seconde guerre mondiale. Allemands et Alliés se sont acharnés à lâcher leurs bombes sur les populations civiles dans l’espoir de les démoraliser. C’est tout le contraire qui s’est produit. À chaque fois, les gens se sont serrés les coudes, démontrant une résistance typiquement humaine.
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Jamais ennuyeuse, la lecture d’Humanité est truffée d’histoires, d’événements, d’enquêtes, tout cela étayé des références nécessaires. L’auteur, pour cela, a accompli un travail énorme de recherche, démontant souvent des conclusions hâtives, non vérifiées, destinées à frapper les esprits et à prouver toute la noirceur de l’être humain.
Pour lutter contre de tels a priori ou contre certaines expériences à succès comme les électrochocs de Milgram. Rutger Bregman ne ménage pas sa peine et c’est passionnant de pouvoir aller au fond des choses et retrouver enfin confiance en notre humanité.
Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs sont à l’honneur et la civilisation en prend un coup mais c’est pour dégager ce qu’il y a de positif en nous. Cette prise de conscience est fondamentale, loin de tout angélisme. Plus nous nous tenons loin des gens, moins nous les comprenons et nous sommes donc prêts pour les haïr. Colonisations, esclavage, génocides, viols collectifs, meurtres, les exemples tragiques ne manquent pas mais l’auteur s’en empare et sa démonstration, si elle est longue, est convaincante.
Bien sûr, la pandémie actuelle pousse au repli sur soi mais attention aux infos et aux réseaux sociaux qui permettent à certains de déverser la haine dans l’anonymat. Rutger Bregman nous invite à faire le bien, cite un peu trop Jésus, mais son chapitre sur Nelson Mandela et les frères Viljoen, hélas méconnus, est admirable.
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Il termine son essai par dix préceptes qui ont l’avantage de reprendre l’ensemble de sa démonstration. J’en dégagerai un seul qui m’a intrigué d’abord puis convaincu ensuite : « Tempérez votre empathie, entraînez plutôt votre compassion. » La distinction entre les deux est importante. Surtout, en cas de doute, il faut toujours penser que l’autre vous veut du bien.
Que ce soit dans les prisons ou dans les écoles, la carotte et le bâton, ça ne marche qu’un temps et cela donne toujours de désastreux résultats.
Faire émerger ce qu’il y a de mieux en chacun de nous, prouver que nous sommes d’abord faits pour donner du bonheur autour de nous, Rutger Bregman (photo ci-dessus) a parfaitement réussi à le démontrer et j’espère que son livre sera lu par le plus grand nombre.
Jean-Paul