Anna Hope : Nos espérances
-
Nos espérances par Anna Hope.
Titre original : Exceptation. Traduit de l’anglais par Élodie Leplat.
Nrf Gallimard, du monde entier (2020), 356 pages.
/image%2F3417118%2F20201019%2Fob_8d48d8_nos-esperances.jpg)
J'avais beaucoup apprécié Le bal des folles de Anna Hope et j'ai également été ravie par la lecture de Nos espérances bien qu'il traite d'un tout autre sujet. Encore qu'il y ait quelque similitude puisque dans les deux livres, l'autrice s'attache à suivre des personnages féminins.
Ici, ce sont trois jeunes femmes, Hannah, Cate et Lissa nées dans les années 1970 que l'on découvre au début des années 2000. Elles vivent en colocation dans une maison de ville victorienne à trois étages, en bordure du plus beau parc de Londres, le London Fields Park, dont elles se sentent propriétaires, "parce qu'elles le sont : il appartient à tout le monde." Aucune d'elles n'a d'enfant. "Il leur reste du temps pour devenir celles qu'elles seront", pensent-elles. D'ailleurs, elles ne doutent pas qu'elles réussiront que ce soit dans leur vie sentimentale ou professionnelle.
Anna Hope (photo ci-dessous) va suivre nos trois héroïnes de 1987 à 2018, avec des allers et retours dans le temps avec de courts chapitres portant leur nom. Nous suivrons leur rencontre et le destin contrasté de ces trois amies que la vie va séparer et en même temps l'évolution de la Grande-Bretagne durant toutes ces années.
Sentiments complexes et désillusions jalonnent leur vie, où carrières décevantes, amours difficiles, mariages chancelants, infidélités, maternité mal vécue, stérilité sont de la partie, avec en toile de fond les luttes des femmes pour leur émancipation.
Ce roman générationnel, intimiste, explore la condition féminine à travers ces trois destins de femmes sur plus de deux décennies. L'écrivaine britannique saisit avec délicatesse et justesse les instants fragiles, les élans brisés, l’inconfort des déchirements intérieurs, la colère alternant avec la douceur. Elle aborde également les difficultés que peut réserver la relation mère-fille et l'importance de la transmission des générations. Même le changement climatique est évoqué.
/image%2F3417118%2F20201019%2Fob_29c96e_avt-anna-hope-289.jpg)
Un roman tout en sensibilité, psychologique, assez mélancolique dans lequel l'amitié pourtant très forte qui lie nos héroïnes, ne les empêche pas de se détester parfois, de se jalouser souvent, de se tromper et de se trahir.
Une fin apaisée cependant où chacune d'elles se réconcilie avec ses rêves et trouve l'épanouissement.
Un coup de cœur pour moi avec Nos espèrances, roman doux-amer, lumineux, dynamique et profond. La poésie et une grande sensibilité sont présentes tout au long du roman et notamment lors de l'accompagnement de Sarah la mère de Lissa, dans les derniers jours de sa vie, et ce passage bouleversant de simplicité et d'amour, d'une beauté inouïe, relatant sa toilette mortuaire. Mais une autre vie s'annonce...
Ghislaine
/image%2F3417118%2F20201019%2Fob_b3268e_intervalle.jpg)
Nos espérances par Anna Hope.
Titre original : Exceptation. Traduit de l’anglais par Élodie Leplat.
Nrf Gallimard, du monde entier (2020), 356 pages.
/image%2F3417118%2F20201019%2Fob_4fef85_anna.jpg)
Je m’étais régalé avec La salle de bal. Alors, lorsque j’ai pu lire Nos espérances, le dernier roman signé Anna Hope (photo ci-contre), j’ai un peu hésité de peur d’être déçu. Encouragé par la personne qui m’est la plus chère au monde, je me suis plongé dans cette histoire de trois femmes, une histoire très actuelle, contrairement à La salle de bal qui avait un intérêt historique évident.
Voilà trois amies très liées : Hannah, Cate et Lissa, qui ont partagé beaucoup de choses ensemble, se sont intimement liées puis, arrivant à l’âge adulte, doivent suivre des voies différentes tout en se retrouvant assez facilement puisqu’elles vivent à Londres ou tout près de cette capitale dans laquelle l’autrice adore promener son lecteur.
Anna Hope joue avec le temps, passant des événements à partir de 2010 aux retours en arrière, quelques années auparavant, pour expliquer comment Hannah, Cate et Lissa se sont liées d’une profonde amitié malgré quelques brouilles rapidement effacées.
Pour la période allant de 2010 à 2018, l’autrice jongle de l’une à l’autre, passant de Lissa à Hannah puis à Cate, revenant à Hannah… C’est vivant et cela m’a permis de mieux comprendre ces destins de femmes en proie à l’amour, à leurs soucis professionnels et au désir d’enfant. Justement, Cate en a un et c’est elle qui l’assume le plus difficilement alors qu’Hannah accumule les FIV sans succès pendant que Lissa tente de réussi une carrière d’actrice de théâtre.
/image%2F3417118%2F20201019%2Fob_5d0400_ob-f20e73-img-8248.jpg)
Dans ce roman, j’ai noté une richesse infinie de sentiments, beaucoup d’humanité et toute la difficulté qu’éprouvent les femmes qui n’arrivent plus à tout assumer à cause de tous les soucis du quotidien.
Elles savent s’amuser, boivent beaucoup de vin, se fâchent aussi mais Anna Hope a suffisamment de talent, bien traduite par Élodie Leplat, pour ne pas oublier leurs parents, le rôle essentiel des mères et esquisser la génération suivante.
Une vie paraît longue lorsque la jeunesse est là mais le temps s’accélère bien vite et si Nos espérances ne sont pas toutes réalisées, pour dépasser maladresses et trahisons, aléas de toute vie, il faut revenir à l’essentiel : l’amitié et l’amour.
Jean-Paul