Sylvain Prudhomme : Par les routes

Par les routes       par    Sylvain Prudhomme.

 Gallimard / L’arbalète (2019) 295 pages.

Prix Femina 2019.

Prix Landerneau des Lecteurs 2019.

 

 

Au début du roman, Sacha le narrateur, la quarantaine, écrivain, célibataire et sans enfants vient d'emménager dans une petite ville du Sud-Est de la France, pour entamer une nouvelle vie, aspirant au calme et à la solitude.

 

À peine installé, il retrouve, après l'avoir perdu de vue depuis plus de quinze ans, celui qu'il a toujours appelé l'autostoppeur et qui l'emmenait dans ses folles randonnées, lui disant qu'il fallait "vivre" avant "d'écrire". Sans qu'on sache pourquoi cependant, Sacha lui avait demandé de sortir de sa vie. Celui-ci a guère changé, il vit avec Marie, traductrice de livres de littérature italienne et ont un fils Agustin, 8 ou 9 ans, intelligent et très subtil qui devine assez bien le monde des adultes sans le laisser paraître.

 

S'ils forment un couple visiblement épanoui, cet homme a du mal à se fixer, c'est plus fort que lui, il lui est impossible de tenir 10 jours d'affilée en place, il lui faut partir en auto-stop pour faire de nouvelles rencontres avec des gens de toutes conditions et vivre de nouvelles aventures. Pour varier, Il va s'éloigner des autoroutes et passer de l'autre côté de la rambarde et s'égarer dans les réseaux secondaires.

 

La vie que mène l'autostoppeur est en quelque sorte un éloignement volontaire, une fuite de la vie.

 

 

L'arrivée de Sacha va quelque peu déséquilibrer ce couple original et Sacha lui-même va être amené à douter de son choix de sécurité.

 

 

Sylvain Prudhomme (photo ci-contre) avec une écriture simple et sans fioriture, d'une grande douceur, des phrases courtes, nous offre un roman lumineux, à la fois léger et très profond, un peu mélancolique, qui nous parle du temps qui passe inexorablement, de l'ouverture aux autres, de l'hospitalité et nous pose la question de savoir comment combiner bonheur et liberté, . C'est aussi et surtout l'amitié, l'amour, le partage qui sont évoqués avec beaucoup de poésie dans ce magnifique ouvrage Par les routes, récompensé par le prix Femina et le prix Landerneau des lecteurs 2019.

 

J'ai apprécié l'originalité dont a fait preuve l'auteur pour traiter ces thèmes par le biais de l'autostop et admiré la beauté et la diversité des noms de ces villages français ! De quoi donner envie de prendre son sac et tenter l'aventure, pouce levé !

 

Un livre délicat, tout en finesse, une belle ode à la liberté !

Ghislaine

 

Par les routes      par    Sylvain Prudhomme.

 Gallimard / L’arbalète (2019) 295 pages.

Prix Femina 2019.

Prix Landerneau des Lecteurs 2019.

 

L’autostoppeur, ce personnage central de Par les routes, roman étonnant, très original, de Sylvain Prudhomme (photo ci-dessous), je ne saurai jamais comment il s’appelle.

Cet homme est mystérieux, irritant, attachant, curieux, décevant, mais surtout d’une audace folle envers les humains que nous sommes.

 

 

Sacha, le narrateur, un vieil ami, le retrouve par hasard, vingt ans après, dans la ville de V., au sud de la France, une ville qui ressemble beaucoup à Arles. L’autostoppeur vit avec Marie et ils ont un garçon : Agustin.

 

Sacha est très bien accueilli, fait l’amour avec Jeanne mais reste seul jusqu’à ce qu’il retrouve Marie. Surprise, l’autostoppeur est reparti et repartira sans cesse dans cette quête incroyable de rencontres et d’échanges. Si Sacha faisait de l’autostop avec lui autrefois, il n’en est plus question pour lui aujourd’hui, sauf…

 

Alors que cette entrée en matière commence à me lasser car je ne vois pas où l’auteur m’emmène, son roman devient de plus en plus passionnant, de plus en plus étonnant.

 

 

L’autostoppeur délaisse femme et enfant pour aller à la rencontre des gens, de toutes sortes de gens qui doivent remplir un seul critère, le prendre à bord de leur véhicule.

 

 

Sylvain Prudhomme, rencontré lors des Correspondances de Manosque 2019, conte tout cela avec talent, d’une écriture simple et poétique à la fois, ajoutant anecdotes et informations intéressantes comme cette légende d’Orion dont un village de l’Ariège porte le nom.

 

Des noms de villages, de villes, de hameaux, il en défile beaucoup dans la seconde partie du roman. J’ai même noté plusieurs bourgs ardéchois : Vocance, Joyeuse, Loubaresse… Je savais que de nombreux noms étaient surprenants, rigolos, mais je n’avais jamais rencontré cela dans un roman mettant si bien en exergue les valeurs d’humanité et d’amitié.

 

Même si certains faits paraissent improbables, c’est tellement beau que je me suis laissé emporter sur les pas de Sacha qui n’en finit plus de redécouvrir son vieil ami, l’autostoppeur.

 

Original, Par les routes est une belle fable que j’ai bien appréciée sans bouger de chez moi… Un beau voyage quand même un peu partout en France, sous l’égide de la littérature, de l’écriture car Sacha est écrivain et peintre. De plus, Marie traduit des romans italiens.

 

Le Prix Landerneau 2019 a distingué Par les routes et c’est mérité !

Jean-Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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