Marc Voltenauer : Le Dragon du Muveran

Le Dragon du Muveran        par    Marc Voltenauer.

 Slatkine & Cie (2020) 519 pages ; Pocket (2017) 608 pages.

 

 

C’est dans un cadre grandiose, hors-norme par sa magnificence, au cœur des Alpes vaudoises que vivent Andreas Auer, inspecteur de police criminelle et Mikaël Achard, journaliste indépendant, son compagnon ainsi que leur toutou Minus, un splendide et fidèle Saint Bernard de 85 kg dans un chalet situé à Gryon, un récent choix de vie.  Est-il possible que dans ce décor de rêve, un meurtre puisse avoir lieu ? Manifestement la réponse est oui, mais alors qui peut être l’auteur d’un tel acte ?

 

 

C’est un dimanche matin, le 9 septembre 2012 que la pasteure Erica va découvrir, en ouvrant la porte du temple «  ce qu‘elle n’aurait pu imaginer même dans ses pires cauchemars » : sur l’autel, le corps nu d’un homme, bras en croix, orbites vides, un couteau planté au cœur, avec à son extrémité, une cordelette avec un morceau de papier.

 

Andreas, rejoint bientôt par sa collègue Karine, Christophe de la police scientifique ainsi que Doc, le médecin légiste, va devoir mener l’enquête, rapidement, convaincu que ce meurtre est le premier acte d’une mise en scène macabre et symbolique.

 

 

Et voilà que des souvenirs, des secrets honteux que les villageois auraient préféré tenir enfouis  vont refaire surface.

 

 

Inutile de se demander pourquoi Le Dragon du Muveran a obtenu le Prix SPG au Salon du livre de Genève (2016) car ce polar vous prend dans ses filets dès le début et ne vous lâche plus. Le suspense est maintenu tout au long de celui-ci même si l’histoire d’un enfant né en 1960 nous est racontée en parallèle et nous donne des indices. C’est un livre aux multiples rebondissements, une véritable course contre la montre et il faut vraiment attendre les dernières pages pour que, enfin, la lumière se fasse !

 

 

J’ai été conquise par les portraits superbes et souvent hauts en couleurs que nous croque Marc Voltenauer (photo ci-dessus) de ses personnages. Le portrait physique, la tenue vestimentaire, et bien sûr le portrait moral de chacun sont fort bien analysés et très souvent de façon assez humoristique. L’étude psychologique des victimes, des témoins ainsi que celle du meurtrier est savamment soignée. D’autre part, l’auteur a su intelligemment apporter beaucoup de douceur, de tendresse,  nous faisant quelquefois partager le repas de ce couple aimant, nous mettant l’eau à la bouche avec les plats concoctés par Mikaël et arrosés de bons crus  réussissant même à nous faire oublier l’enquête le temps d’un cigare : une page merveilleuse !  Ces moments de poésie sont les bienvenus et contrebalancent les irruptions de violence avec des actes d’une noirceur absolue.

 

 

Le côté religieux que je n’apprécie pas du tout dans les bouquins habituellement est ici particulièrement documenté et présenté avec finesse  et enrichit du coup l’histoire. N’oublions pas que l’auteur est diplômé de théologie de l’Université de Genève.

 

Belle opposition entre le calme vécu jusque-là dans ces lieux préservés de la fureur des villes et les turbulences qui vont être engendrées par ce meurtre et les suivants.

Impossible de ne pas être subjugué également par la beauté de ces paysages à vous couper le souffle, de ce grand Muveran (photo ci-dessus), si présent dans le roman ! Quant à ces vieux chalets et notamment L’étoile d’argent, qui n’aurait pas envie d’y couler une vie paisible ?

 

Mais il me semble, que les crimes commis et la recherche du meurtrier sont là aussi pour nous faire réfléchir à la maltraitance des enfants par les parents, physique et mentale mais aussi par les enfants de leur âge et aux conséquences que peuvent avoir ensuite dans leur vie adulte ces actes. Fort heureusement, la plupart du temps, ça ne porte pas à conséquence et ces traumatismes sont oubliés, mais ils peuvent parfois rendre malheureux à vie des individus et les priver d’une vie épanouie.

 

Un excellent divertissement qui donne à réfléchir !

 

 

À noter que chaque chapitre est annoncé par le lieu et la date du jour, d’où une lecture très visuelle. Une petite carte de Gryon avec ses rues et ses environs m’aurait permis d’être encore au plus près de l’enquête !

 

 

Si je ne l’avais su avant de le lire, je n’aurais jamais parié pour un premier roman tant ce livre est abouti. Il m’a absolument ravie et donnée envie de découvrir ce lieu enchanteur et bien évidemment de lire les prochaines enquêtes de l’inspecteur Auer !

 

Je remercie Marc Voltenauer et les éditions Slatkine &Cie pour ce magnifique cadeau de Noël !

 

Ghislaine

 

Le Dragon du Muveran       par    Marc Voltenauer.

 Slatkine & Cie (2020) 519 pages ; Pocket (2017) 608 pages.

 

 

Après m’être régalé avec Les protégés de sainte Kinga, je voulais à nouveau plonger dans un autre polar de Marc Voltenauer (photo ci-dessous). Pour cela, rien de plus simple : il fallait revenir au début et lire son premier thriller : Le Dragon du Muveran.

 

C’est fait et je n’ai pas été déçu ! En effet, j’ai pu faire amplement connaissance avec son inspecteur de police : Andreas Auer que j’avais découvert, un peu en retrait tout de même, dans le quatrième opus de l’écrivain.

 

Ici, tout tourne autour de cet enquêteur, bien secondé par Karine, Christophe, ses collègues, Doc, le médecin légiste, et surtout par Mikaël Achard, son compagnon, journaliste dont les recherches se révèlent efficaces alors que Viviane, sa supérieure hiérarchique et surtout le procureur, sont plutôt gênants pour l’enquête.

 

 

Dans ce cadre montagnard magnifique que l’auteur donne vraiment envie de découvrir, dans ce village de Gryon (canton de Vaud), où une grand-mère raconte la légende du Dragon du Grand Muveran, sommet culminant à 3 051 mètres (photo ci-dessous), Andreas et Mikaël habitent un beau chalet, l’Étoile d’argent.

 

 

Tout pourrait aller à merveille si, le dimanche 9 septembre 2012, Erica Ferraud, pasteure de la paroisse protestante, n’avait eu une tragique surprise en pénétrant dans le temple afin de préparer le culte dominical. Sur la table de communion, gisait un corps nu, les bras en croix, jambes attachées, un poignard dans le cœur et les orbites comme deux trous noirs !

 

Avec cette scène macabre, le ton est donné, un ton axé sur le religieux, avec une présence régulière de versets de la Bible car le tueur sème sans cesse des phrases parlant de sang, de ténèbres, de lumière… L’auteur est diplômé de théologie de l’Université de Genève et maîtrise donc parfaitement cela.

 

 

Le polar est bien lancé avec un tueur méthodiquement organisé, ne laissant pas le moindre indice et récidivant quelques jours après, le second cadavre étant retrouvé dans la fontaine au centre du village (photo ci-contre), apprêté de la même façon et je peux ajouter que ce n’est pas fini...

 

 

Les chapitres sont courts, tous datés, l’action est localisée mais s’intercalent des épisodes qui m’intriguent, donnant des indices tout en laissant subsister un suspense total. Cela se passe toujours à Gryon mais en 1970, plus de quarante ans avant. Un garçon, assidu au catéchisme, devient la cible de camarades qui le harcèlent, le brutalisent…

 

Comme pour chaque polar, je me garderai bien de donner davantage d’indications afin de ne rien divulgâcher mais, en m’attachant aux pas de l’inspecteur Auer, j’ai été embarqué, de surprise en surprise, jusqu’au bout de l’intrigue avec une révélation finale des plus glaçantes.

 

Des cartes postales mystérieuses et chargées de lourdes menaces ayant été envoyées depuis les États-Unis aux victimes, l’auteur m’a embarqué sur les traces d’un membre du FBI, baladé dans New York… mais j’ai bien davantage apprécié ses descriptions des superbes chalets montagnards, la plupart du temps remarquablement aménagés. L’environnement, les alpages, les sommets sont bien décrits mais l’action se passe en septembre. Trois mois plus tard, les déplacements auraient été moins simples et le décor complètement différent.

 

Marc Voltenauer annonçait donc, avec ce premier polar, joli pavé, un talent évident pour détailler une enquête, maîtriser parfaitement un suspense haletant, ménager d’appréciables temps de récupération, de détente avec un goût évident pour les cigares cubains, les bons whiskies et les grands crus. J’ajoute juste un bémol déjà signalé plus haut, la présence lancinante du religieux bien que cela soit important pour la résolution de l’intrigue. Supportable donc car nécessaire.

 

Jean-Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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belles chroniques, un auteur assurément à suivre !
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