Nina Bouraoui : Tous les hommes désirent naturellement savoir

Tous les hommes désirent naturellement savoir    par   Nina Bouraoui.

 JC Lattès (2018), 263 pages ; Le Livre de Poche (2020) 240 pages.

 

 

 

Nina Bouraoui a quitté l’Algérie à l’âge de 14 ans pour venir vivre à Paris. Dans Tous les hommes désirent naturellement savoir, elle laisse remonter les souvenirs, parle de ce qu’elle vit, de ses difficultés, de son homosexualité et cela donne un livre très décousu et déroutant.

 

 

Les chapitres ont tous pour titre un verbe à l’infinitif : Devenir, Se souvenir,  Savoir, Être, les deux premiers revenant le plus souvent. À Paris, elle se rend dans un club réservé aux femmes, le Katmandou, et tente de mener une double vie entre ses rencontres et sa solitude : « Elle est couverte d’épines et d’orties. »

 

Elle se souvient d’Alger, de la terreur qui monte, de sa mère agressée dans la rue et tente de s’affirmer : « Je sors seule, comme un homme. Je me crois libre, mais ce n’est pas ça la liberté ; personne ne m’attend, personne ne m’espère. Je ne suis rien, j’en ai conscience et j’ai honte. » Au club, qu’elle nomme familièrement le Kat, elle rencontre des ouvrières, d’anciennes détenues, des prostituées. Ces femmes ne sont pas du même milieu qu’elle mais elles ont la même orientation sexuelle.

 

 

 

La peur est là, dans beaucoup de pages, celle qu’elle éprouvait à Alger, la peur du sida en France mais le plus difficile est de trouver sa place : « La France c’est le vêtement que je porte, l’Algérie c’est ma peau livrée au soleil et aux tempêtes. »

 

 

Elle parle des femmes qui l’attirent, de sa mère à la fac de Rennes, des femmes à Alger et de ses grands-parents maternels, tous les deux chirurgiens-dentistes, qui n’ont jamais accepté son père. Alors, Nina Bouraoui (photo ci-dessus) lâche : « J’écris pour être aimée et pour aimer à l’intérieur de mes pages. Je réalise mes rêves en les écrivant - je m’invente, ainsi, de nombreuses liaisons, vainquant ma peur des femmes et de l’inconnu. »

 

 

Drogue et alcool sont le quotidien de ces femmes qu’elle rencontre alors qu’elle n’arrive pas à connaître un bonheur complet, à s’épanouir, toujours déchirée entre les souvenirs de cette violence inouïe connue en Algérie et rêves et désirs bien compliqués à assouvir.

 

Jean-Paul

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