Claude-Alain Kleiner : Écris-moi

Écris-moi       par    Claude-Alain Kleiner.

Éditions de La Picholine, 2011

 

Claude-Alain Kleiner a publié « Écris-moi », un livre dans lequel il évoque son enfance et sa jeunesse. C’est sa mère, âgée de 85 ans, qui lui a demandé de lui écrire afin qu’il dise tout ce qu’il ne lui avait encore jamais dit.

 

Lorsque ses parents se séparent, il part avec sa mère vivre chez ses grands-parents, à la Chaux-de-Fonds. Sa vie est bouleversée. Il se pose la question : « À partir de quel âge, conserve-t-on des souvenirs propres, personnels ? » Petit à petit, le récit se met en place et je découvre les particularités, les rivalités entre la Suisse alémanique et la Suisse romande, francophone.

 

 

Avec un style efficace et toujours beaucoup de précisions, Claude-Alain Kleiner  me permet de revivre une époque pas si lointaine qui peut éveiller beaucoup de souvenirs à certains d’entre nous. Les soirées en famille, la série du lundi soir, la belote, la vie du quartier mais aussi l’hiver, la neige et le football. Le jeune Claude-Alain excelle balle au pied mais ne se prive pas d’être supporter du club local et devant la télévision.

 

 

Rythmée au gré des événements petits ou grands, sa vie défile et me permet de découvrir tout un pan de la société helvétique. Il décrit ainsi l’industrie horlogère de la ville sans oublier de faire partager ses goûts musicaux, grâce à la radio, et son implication dans un groupe comme bassiste.

 

 

Arrivent les premières amours et un intérêt fort pour la politique, la chose publique. Claude-Alain Kleiner explique aussi pourquoi il s’est consacré au métier d’enseignant sans oublier de rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé avec lui. Il détaille enfin son goût pour l’écriture : « L’écriture grave et façonne l’esprit. Elle sollicite la mémoire et actionne la logique. »

 

 

Dans les dernières pages, il rend un hommage émouvant à sa mère puis se livre avec beaucoup de franchise à une analyse de sa personnalité, sans concession : « Ce ton cassant, ce regard peu amène ! Oui, la passion, souvent l’emporte sur la courtoisie…Jusqu’à ce que l’on se détache de cette attente ! »

 

 

La conclusion du livre est belle, faisant écho à ce que chacun pense lorsque la vie bascule dans sa dernière phase : « Mais au fait, combien d’années me reste-t-il pour voir vieillir ma mère ? Pour écrire, pour m’indigner et me battre pour les causes que je crois justes, pour demeurer curieux, pour défendre les plus démunis et m’insurger contre la bêtise ? Pour ne pas devenir un vieux con ? »

 

 

Je ne peux que m’associer à ces lignes si vraies, si justes. J’ai juste envie de rajouter une question : Combien de temps me reste-t-il avant que je puisse enfin faire la connaissance de Claude-Alain Kleiner ?

Jean-Paul

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