Martin Page : La nuit a dévoré le monde

La nuit a dévoré le monde     par   Martin Page (Pit Agarmen).

Robert Laffont (2012), J’ai Lu (2014) 189 pages.

 

 

J’avais vu, au cinéma, La nuit a dévoré le monde, film d’horreur français de Dominique Rocher, en avant-première, dans le cadre du Festival International du Premier film d’Annonay, et bien que pas du tout adepte de ce style de film, j’avais bien apprécié.

 

 

Sachant que ce film était l’adaptation d’un roman éponyme de Pit Agarmen, pseudonyme et anagramme de Martin Page (photo ci-dessous), cela m’a donné envie de découvrir ce livre. Et là, je n’ai pas été déçue. Même en n’étant pas du tout fan des histoires de zombies, j’ai été conquise !

 

 

 

Antoine Verney, jeune écrivain de romans à l’eau de rose, assiste à une soirée chez une amie, Stella, à Pigalle, où il ne connaît personne. Solitaire, n’arrivant pas s’intégrer, il « préfère s’exiler dans la petite bibliothèque, au fond de l’appartement, une bouteille d’un vieux whisky sous le bras. »

 

 

 

Il se réveille huit heures plus tard, avec la gueule de bois, en plein enfer, seul au monde, dans un Paris zombifié, envahi de morts-vivants. Il va devoir se barricader, trouver à manger, chercher à boire, ne pas sombrer dans la folie.

 

 

 

 

C’est peut être un roman de zombies mais c’est avant tout un roman psychologique qui pose beaucoup de questions. Il nous interroge sur l’écroulement de la civilisation, la solitude, l’humanité et surtout les angoisses existentielles.

 

 

C’est un livre court, à peine deux cents pages, avec des chapitres relatant chaque journée ou presque, vécue par Antoine, du 8 mars au 8 août. La tension est constante.

 

 

Ce que j’ai le plus apprécié, c’est que cette histoire de zombies est une façon très originale de laisser la place à l’être humain, donnant des descriptions très réalistes des tourments de l’âme.

Ghislaine

 

 

La nuit a dévoré le monde     par   Martin Page (Pit Agarmen).

Robert Laffont (2012), J’ai Lu (2014) 189 pages.

 

 

Voir un film puis lire le roman qui l’a inspiré ensuite, est bien la meilleure démarche. Cela se confirme une fois de plus avec La nuit a dévoré le monde, film dit « de genre », découvert lors du Festival International du Premier Film d’Annonay, en février 2018. Le roman de Pit Agarmen, en fait Martin Page, m’étant tombé sous la main, j’ai replongé dans le monde des zombies, en littérature cette fois.

 

 

Si l’histoire colle à peu près dans le film, surtout dans la première partie, le livre confirme une fois de plus sa supériorité dans les descriptions et surtout dans la psychologie du personnage principal, presque unique, si on met les zombies de côté.

 

 

Ici, nous ne sommes pas dans Walking dead et son délire bien étatsunien. Antoine Verney, écrivain, auteur de vingt-quatre livres lui permettant de gagner à peu près sa vie, découvre, au petit matin, après une fête très arrosée, un monde complètement fou : « Un nouveau monde commence. Une nouvelle Amérique est née, et nous en sommes les Indiens. »

 

 

C’est passionnant de suivre l’évolution psychologique d’Antoine aux prises avec ces zombies et surtout ce qu’il essaie d’entreprendre : « Meubler mon intérieur, décorer, bricoler, me permet de stabiliser mon esprit. Certaines heures, il me semble que j’ai réussi à me réinscrire dans une normalité. »

 

 

Beaucoup de questions se posent dans une situation extrême comme celle-ci et c’est tout le mérite d’un livre comme celui-ci. Pourquoi le cantonner dans un genre ? C’est une réflexion sur notre humanité, sur ce que nous faisons subir à notre planète : « C’est la fin du monde, ou plutôt du monde tel que nous le connaissions, tel que nous l’avions domestiqué et vaincu. »

 

 

 

Martin Page (Pit Agarmen) (photo ci-dessus) s’insurge contre les frontières que l’on érige dans le monde littéraire et il prouve, avec La nuit a dévoré le monde, combien il a raison. Finalement, comme il le constate, les zombies nous forcent à être meilleurs. Puissions-nous nous en passer pour changer ?

Jean-Paul

 

 

 

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