Giles Milton : D-Day, Les soldats du Débarquement
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Dimanche 6 juin 2021, 77 ans après ce qui s'est passé sur les côtes normandes, il est indispensable de ne pas oublier tous ceux et toutes celles qui ont donné jusqu'à leur vie pour que nous vivions en paix !
D-Day : Les soldats du Débarquement par Giles Milton.
. Traduit de l’anglais par Florence Hertz.
Titre original : D-Day : The Soldiers’ Story.
Les Éditions Noir sur Blanc (2019), 557 pages.
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Quel livre extraordinaire ! Je conseille vraiment à chacune et à chacun de le lire pour ne pas oublier le sacrifice de tous ces hommes qui sont venus libérer notre pays et le reste du monde de l’oppression et de la barbarie nazie.
Giles Milton a su raconter le fameux D-Day de façon vivante et surtout extraordinairement documentée. Surtout, il n’oublie pas ce qui se passait côté Allemand, le rôle de la Résistance et le sort des civils sous les bombes des Alliés…
La machine de guerre nazie ne s’est pas effondrée ce jour-là, bien au contraire. Elle a démontré pendant des mois encore toutes ses capacités à semer mort et désolation et cela, l’auteur le mentionne en fin d’ouvrage.
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Ouvrage historique basé sur une quantité énorme de documents et de témoignages, tous cités à la fin du livre, D-Day : Les soldats du Débarquement propose d’abord une carte et deux gros plans sur les cinq plages choisies par le haut commandement des forces alliées aux ordres de Churchill et Roosevelt mais dirigées par Dwight Eisenhower, secondé par neuf cents personnes.
Overlord, comme on l’a nommée, s’est déroulé sur une centaine de kilomètres entre Sainte-Mère-Église et Lion-sur-Mer, impliquant cent cinquante-six mille soldats débarquant sur Utah Beach et Omaha Beach (USA), Gold Beach (Grande-Bretagne), Juno Beach (Canada) et Sword Beach (GB). Ces noms codés désignaient des plages bien tranquilles, des villages charmants que la folie hitlérienne avait bunkérisés, tentant d’ériger un Mur de l’Atlantique infranchissable.
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Avec une écriture précise, prenante, l’auteur (photo ci-contre) sait prendre son lecteur et lui faire partager l’ambiance d’un centre radio qui tente d’intercepter tous les messages venant d’Angleterre puis il nous plonge dans le centre météo de Fort Southwick où sept cents personnes travaillent avant de nous faire survoler la Manche à bord des planeurs devant larguer les parachutistes. Le fait de nommer les gens, de les décrire un peu, de donner parfois leurs goûts, leurs passions – tout cela sans rien inventer – rend le récit captivant de bout en bout.
Une liste impressionnante de personnages entraîne au cœur de la bataille mais aussi sur les traces de Guillaume Mercader, ce champion cycliste qui s’entraîne entre Courseulles-sur-Mer et Grandcamp, avec l’autorisation de la Gestapo, et récolte tous les renseignements sur les postes de défense allemands, renseignements transmis ensuite en Angleterre par la Résistance.
Les heures précédant le jour J sont angoissantes, des deux côtés de la Manche puis c’est la nuit du 5 au 6 juin, cette météo exécrable, atout et handicap terrible. Les premiers parachutistes sont là puis, à l’aube, les premiers hommes tentent de débarquer. C’est précis, plage par plage. Chaque partie des vingt-huit chapitres est introduite par une photo d’archives commentée. La journée sera longue, les blessures, les morts seront abominables. L’auteur n’oublie pas les bombardements de Caen où huit cents personnes ont été tuées en vingt-quatre heures par les bombes alliées
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Certains Allemands se rendent mais beaucoup trop résistent, fanatisés, la plupart sont très jeunes, d’autres, Polonais, Tchèques, ne parlent même pas allemand… À chaque page, je me demande pourquoi ces hommes ont été capables d’aller au bout de tant d’atrocités pour obéir à des officiers qui vivent dans des châteaux, à un Führer qui s’isole à Berchtesgaden mais je n’oublie pas que, pendant ce temps, dans les camps de la mort, on continue d’exterminer enfants, femmes et hommes…
Il faut lire ce récit du D-Day, journée si importante pour nos démocraties, même si beaucoup d’autres livres ont déjà été publiés, si de grands films ont tenté de nous faire prendre conscience de l’ampleur de la bataille.
Dans D-Day : les soldats du Débarquement, Giles Milton accomplit une tâche admirable qui m’a passionné. Je remercie Babelio et les Éditions Noir sur Blanc de m’avoir permis cette lecture essentielle.
Jean-Paul