Adeline Dieudonné : La vraie vie

La vraie vie        par     Adeline Dieudonné.

L’Iconoclaste (2018), 265 pages ; Le Livre de Poche (2020), 216 pages.

Prix Renaudot des Lycéens 2018.

Prix du Roman Fnac 2018.

Grand Prix des Lectrices de ELLE 2019.

 

 

La vraie vie d’Adeline Dieudonné est un roman qui ne peut pas laisser indifférent. Il conte l’histoire d’une famille qui se compose de quatre personnes.

 

Le père, un homme vraiment immense, un balèze, « une carrure d’équarrisseur », a deux passions : la télé et le whisky en dehors de… la chasse. La mère, une femme maigre comparée à une amibe par sa fille de 10 ans, la narratrice, prépare les repas et élève toutefois des biquettes. Il y a aussi et surtout Gilles, 6 ans, deuxième enfant et petit frère de la narratrice de qui nous ne saurons d’ailleurs pas le prénom. La grande sœur s’occupe donc de lui et lui raconte des histoires pour le plaisir de l’entendre rire.

 

Ces quatre personnes vivent dans un pavillon situé dans un lotissement qui en compte une cinquantaine « gris alignés comme des pierres tombales » : le Démo. Leur maison compte quatre chambres : la chambre des parents, celle de Gilles, celle de sa sœur et celle des cadavres, c’est-à-dire celle où sont exposés, empaillés, les trophées de chasse du père, avec notamment une hyène.

 

 

Obligation est faite à tous, par le père, de se retrouver réunis à table, autour du repas du soir. Ce qui, pour beaucoup, est une récompense, ressemble chez eux à une punition. Petit bonheur, cependant, chaque soir, « la valse des fleurs » de Tchaïkovski annonce le passage de la camionnette du marchand de glaces où les enfants peuvent en acheter une chacun. Or un soir, catastrophe, le siphon de la Chantilly explose dans les mains du marchand ambulant alors qu’il les servait.

 

 

Gilles ne s’en remettra pas. Une seule solution : sa sœur doit arriver à remonter le temps pour effacer ce traumatisme. Elle va tout mettre en œuvre pour y arriver. Parviendra-t-elle à sauver cet enfant de ce gouffre et à le sortir des griffes de son père ?

 

C’est un premier roman qui révèle un grand talent. C’est un roman puissant où l’horreur et la violence sont omniprésentes et qui pourrait vite basculer dans le sordide s’il n’était tempéré par une sensualité, une sexualité très belle, très bien décrite et un humour très fin.

 

 

Ce roman que je qualifierais presque de conte fantastique est pourtant bien ancré dans le réel. En effet, Adeline Dieudonné (photo ci-contre) nous fait prendre conscience avec force de toute la violence faite aux femmes et de la force et de l’imagination que doivent déployer les enfants vivant dans des foyers où l’amour est quasiment absent.

 

 

En résumé, La vraie vie est un roman qui m’a tenue en haleine de bout en bout, que je n’ai pu lâcher avant de l’avoir terminé. Voilà un magnifique roman, éprouvant certes, mais qui m’a bouleversée, émue parfois jusqu’aux larmes. Une révélation !

 

 

Une question cependant me taraude  quel avenir pour les survivants de ce roman ?

Ghislaine

 

 

La vraie vie        par     Adeline Dieudonné.

L’Iconoclaste (2018), 265 pages ; Le Livre de Poche (2020), 216 pages.

Prix Renaudot des Lycéens 2018.

Prix du Roman Fnac 2018.

Grand Prix des Lectrices de ELLE 2019.

 

 

D’emblée, l’atmosphère est très bizarre dans ce roman. La narratrice qui a une dizaine d’années parle de chambre de cadavres, d’une mère comme une amibe, de chèvres miniatures, d’une vallée qui aurait été créée par les griffes d’un dragon mais j’ai tout de suite été entraîné dans cette atmosphère à la limite du fantastique, œuvre magistrale signée Adeline Dieudonné (photo ci-dessous), un premier roman !

 

 

C’est donc La vraie vie ou plutôt celle que recherche cette fille pour son petit frère, Gilles, qu’elle aime voir rire en découvrant ses dents de lait. Hélas, un terrible accident se déroule sous leurs yeux et l’enfant devient subitement triste, parle à la hyène empaillée, dans la chambre des cadavres qui sont les trophées de chasse d’un père au physique impressionnant.

 

Plus les pages tournaient et plus j’étais passionné par cette histoire en forme de thriller qui rappelle par moments, l’atmosphère de Shining de Stephen King.

 

Machine à remonter le temps pour retrouver le Gilles d’avant l’accident, quête effrénée d’un savoir en physique quantique, traque effroyable en forêt, éveil à l’amour d’une adolescente et surtout les violences faites aux femmes font l’essentiel d’un excellent roman angoissant, intriguant, passionnant et bien écrit.

Jean-Paul

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