Jonas Jonasson : L'Assassin qui rêvait d'une place au paradis

L’Assassin qui rêvait d’une place au paradis

par    Jonas Jonasson.

Traduit du suédois par Laurence Mennerich.

Titre original : Mördar-Anders och hans vänner (samt en och annan ovän).

Presses de la Cité (2016), 381 pages ; Pocket (2017) 352 pages.

 

Après l’énorme succès de son premier roman, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson (photo ci-dessous), écrivain suédois, a poursuivi dans la même veine avec L’Analphabète qui savait compter puis un troisième opus : L’Assassin qui rêvait d’une place au paradis.

 

 

Comme il est facile de le constater, les éditeurs ne changent pas une formule qui gagne avec une couverture qui fait penser aussitôt à un livre de Jonas Jonasson. Il est vrai que l’auteur poursuit dans le même style, un humour un peu loufoque d’où surgissent beaucoup de travers de notre société.

 

 

Ici, il nous fait rire à propos de la crédulité des foules prêtes à s’enthousiasmer pour des croyances non fondées. Sous couvert de religion et de textes qu’il n’est pas possible de discuter, on peut faire avaler n’importe quoi à beaucoup de monde.

 

 

Per Persson dont l’histoire familiale est un peu compliquée, est réceptionniste d’un hôtel quand débarque Dédé le meurtrier qui a passé presque toute sa vie en prison à cause de trois homicides. Per rencontre le troisième héros de l’histoire sur un banc public : une femme pasteur qui fait une prière pour lui et… lui réclame 10 couronnes (kr), soit 1 euro (€) ! Hélas, la traductrice n’a fait aucune conversion en euro de la monnaie suédoise et c’est dommage car les sommes d’argent vont se succéder tout au long du récit.

 

 

Cette femme pasteur se nomme Johanna Kjellander et a une influence énorme sur toute l’histoire qui s’emballe lorsque Dédé ne reçoit que 5 000 kr (500,90 €), soit la moitié de ce qu’il attendait du comte… Pourquoi ? Parce qu’il n’a cassé qu’un bras, en deux endroits quand même, à un client indélicat de ce comte qui doit 700 000 kr (70 126 €) au Trésor Public. Il dirige cinq entreprises de vente de voitures d’occasion à Stockholm et reviendra plusieurs fois dans le déroulement de l’histoire.

 

 

Johanna lui ayant dit que « le Seigneur montre la voie à quiconque le craint… Le réceptionniste répliqua qu’il n’avait jamais rien entendu de plus stupide et lui suggéra de se servir de sa tête au lieu de débiter des citations bibliques par cœur. Surtout que la propriétaire du cœur en question ne croyait ni en Dieu ni au message divin. »

 

 

De subterfuges en stratagèmes, Per et Johanna, maintenant amants, utilisent les dons de Dédé pour récolter un maximum d’argent mais ce dernier boit beaucoup et il n’est possible de discuter avec lui qu’entre « la gueule de bois carabinée de la veille et l’orgie du jour. » Or, voilà que Dédé le meurtrier, séduit par la religion, ne veut plus tabasser les gens. Il faut « éloigner Dédé de Dieu, du Christ et de la Bible, ce trio qui avait une si mauvaise influence sur lui, pour le ramener à sa trinité habituelle : la bibine, le bistrot et la bringue. »

 

 

Impossible d’en dire plus sans dévoiler les nombreux rebondissements de l’histoire avec une fuite en camping-car, des dons généreux, une église peu ordinaire, une île au milieu de la mer Baltique et le Père Noël… L’auteur glisse régulièrement observations et remarques sur les habitudes de son pays. S’il a beaucoup d’imagination, un don évident pour amuser son lecteur, cela ressemble un peu trop à ce qu’il a écrit auparavant et l’effet de surprise en est, bien sûr, amoindri.

Jean-Paul

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