Joy Sorman : La peau de l'ours
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La peau de l’ours par Joy Sorman.
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L’histoire commence dans les montagnes, dans un village où un pacte a été conclu avec les ours : au moindre problème, on chasse et on abat. Interdiction donc, pour l’ours, de s’approcher des enfants et des jeunes filles… mais il y a Suzanne que tous les hommes veulent épouser et qui ne pense qu’à s’occuper de la ferme et de ses 50 agneaux. Voilà qu’un soir, elle ne rentre pas : elle a rencontré l’ours, un ours brun de 3 mètres : « un lutteur trapu et massif, un monstre de robustesse : un torse, un dos, des pectoraux extraordinairement développés. »
L’ours l’emmène dans sa tanière et Suzanne pense qu’elle va mourir mais l’animal la garde captive pendant 3 ans et la viole régulièrement. Lorsqu’elle est enfin délivrée par des bûcherons, elle est avec un enfant-ours, mi-homme, mi-bête ! Le retour au village est terrible, la cruauté des hommes n’ayant pas de limites.
Passé ce début cruel, sauvage et rude, c’est l’enfant-ours qui raconte. Vendu à un montreur d’ours qui le rôde au spectacle en quelques jours, il confie : « Je deviens ours, dressé, montré, enchaîné, un ours pour les hommes » Il réalise la déchéance de l’ours détrôné par le lion pour le titre de roi des animaux. Il sent qu’il ne peut rien pour remédier à cela : « la lassitude a vitrifié chaque recoin de mon cœur. »

Passant d’un propriétaire à un autre, notre narrateur connaît toutes les vicissitudes de la vie animale avec le combat dans une arène, un voyage en bateau : « l’océan bien plus hostile et imprévisible que toutes les forêts. » Revenu à terre, il raconte une longue pérégrination avant de découvrir la vie du cirque qui lui permet d’approcher des femmes, de les connaître et d’apprécier leur tendresse.
Tout cela finit sur du béton : « Un paysage dur, qui écorche et abrase, un paysage froid qui a perdu la douceur de la piste, la chaleur de la paille qui tapissait ma cage, la souplesse de la terre boueuse du campement. » Devenu « un animal sous cloche », il note les réactions de visiteurs, entre provocation et cruauté avant l’arrivée d’Esther…
Après avoir lu La peau de l’ours, grâce à Joy Sorman (photo ci-dessus) il est impossible de ne pas changer de regard devant notre façon de traiter les animaux … même avec les meilleures intentions du monde.