Olivier Adam : Les Roches rouges
-
Les Roches rouges par Olivier Adam.
Robert Laffont – collection R - (2020), 230 pages ; Pocket (2021) 240 pages.
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_007698_les-roches-rouges.jpg)
Leila est une jeune femme mariée à Alex qui a douze ans de plus qu’elle et qui est un homme violent, « Mariée à ce type que je déteste et qui m’effraie. Qui me considère comme sa chose, sa propriété, sa boniche ». Ils ont un petit garçon Gabi qui a trois ans. Le père de Leila est également violent et sa sœur Jen a d’ailleurs disparu dans la nature.
Leila trompe son mari avec Antoine plus jeune qu’elle. Elle l’a rencontré à Pôle emploi « Un mec marrant mais déjà bien cabossé... Un mec bizarre et fragile », mais elle est séduite par sa gentillesse.
Tous vivent dans une ville de banlieue.
C’est Leila elle-même qui fait les présentations dans ce carnet qu’Antoine lui a offert récemment et qui lui sert de journal intime.
Mais Alex, extrêmement jaloux va rapidement s’en apercevoir, suivre Antoine et lui filer une raclée.
Antoine et Leila n’ont qu’une seule solution : fuir, sans oublier le bambin que Leila chérit par-dessus tout. Bien que se connaissant peu, ils n’ont rien à perdre et tous deux voudraient oublier leur passé respectif, Antoine étant hanté lui aussi par un secret. Les voilà donc en cavale.
Olivier Adam (photo ci-dessus), avec Les Roches rouges nous offre un roman social magnifique et bouleversant empreint de réalisme.
Il utilise deux points de vue, celui de Leila qui livre ses confidences au moyen de son journal intime et celui d’Antoine qui donne sa version des faits, n’hésitant pas à écrire en italique les propose de Leila.
En alternant et en croisant ces deux témoignages, l’auteur laisse libre le lecteur de se faire son opinion.
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_109a36_96159577-525988354947951-8725531438293.jpg)
Si le sujet principal au départ est la violence exercée sur les femmes, un sujet hélas toujours d’actualité d’autres thèmes sont aussi abordés dans ce roman, notamment la famille, la violence conjugale physique et morale, l’inceste, l’avortement, le suicide, la drogue, le deuil d’un enfant, la culpabilité …
Néanmoins, malgré les difficultés rencontrées par ces jeunes gens , l’angoisse du lendemain, la peur d’être découverts, véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes et cette tension croissante qui en découle, l’entraide, le pardon et l’amour permettent quelques bons moments, notamment dans le cadre enchanteur des calanques même si la sérénité n’est jamais vraiment là.
Olivier Adam nous embarque dans un véritable thriller qui nous tient en haleine jusqu’à la fin, une fin fidèle au roman lui-même, très réaliste.
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_983139_pt89260-1298211-w430.jpg)
Ses personnages ne sont pas des héros, ils sont simples, ordinaires, émouvants, maltraités par la vie, la société ne les ayant pas épargnés et ils tentent de faire face à cette dure réalité avec leurs faibles moyens. On voudrait tellement qu’ils réussissent après ce qu’ils ont souffert !
Sans pathos, sans angélisme non plus, mais avec beaucoup de sensibilité et de psychologie, cet écrivain que par ailleurs j’apprécie déjà beaucoup, m’a encore une fois bouleversée.
Les Roches rouges, s’il est classé roman jeunes adultes, public auquel je le recommande fortement, peut parfaitement convenir aux adultes.
C’est un roman qui marque encore longtemps après sa lecture !
Ghislaine
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_8fa79a_olivier-adam-les-roches-rouges.png)
Les Roches rouges par Olivier Adam.
Robert Laffont – collection R - (2020), 230 pages ; Pocket (2021) 240 pages.
L’histoire de Leila et Antoine est à la fois terrible et banale.
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_969e4c_les-roches-rougespocket.jpg)
Olivier Adam (Les lisières, La tête sous l’eau, Peine perdue, À l’abri de rien, Chanson de la ville silencieuse), avec son talent habituel, met en scène Leila, vingt-et-un ans, mère d’un petit garçon, Gabi, dont le père, Alex, a huit ans de plus qu’elle. Cet homme brutal est impliqué dans des trafics plutôt louches. Surtout, alors qu’il était son prof de volley, il a séduit cette gosse de quatorze ans qui a été enceinte à dix-sept ans.
C’est à Pôle emploi que Leila a flashé sur le jeune Antoine, qu’ils se sont aimés en secret jusqu’à ce qu’Alex découvre leur liaison, frappe Leila, l’insulte quotidiennement et tabasse Antoine.
Devant tant de violences, Leila et Antoine fuient la région parisienne avec Gabi pour se retrouver dans une villa, à Agay, sur la Côte d’Azur. Cette belle maison appartenait aux grands-parents d’Antoine et la famille se la partage pendant les vacances.
Là, surprise, Antoine y retrouve Lise, sa sœur aînée, disparue sans laisser d’adresse. Un terrible contentieux l’oppose à son frère dont elle ne voulait plus entendre parler. Je vous laisse le découvrir.
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_a72191_olivier-adam-c-astrid-di-crollalanza-1.jpeg)
C’est là, dans cette maison rose, entourée de roches rouges, que Leila, Lise, Antoine et Gabi tentent de vivre avant que leur histoire ne les rattrape.
Ce roman, paru chez Robert Laffont, collection R, comme La tête sous l’eau, est donc considéré pour Jeunes adultes. Malgré mon grand âge, j’ai pris plaisir à le lire, trouvé l’ambiance très glauque au début puis j’ai tremblé pour ces jeunes qui tentent de donner un équilibre à leur vie.
Olivier Adam (photo ci-dessus), dans Les roches rouges, a eu la bonne idée de laisser raconter son histoire par Antoine mais n’a pas oublié de donner la parole à Leila par l’intermédiaire de son carnet secret. Ainsi, nous avons son éclairage sur les événements, son ressenti, ses impressions, ses craintes, ses espoirs.
/image%2F3417118%2F20210702%2Fob_d12b5f_photo0jpg.jpg)
Si l’auteur ne mène pas tout à fait l’histoire jusqu’à son terme, ce que je regrette un peu, il donne suffisamment d’éléments pour que le lecteur se fasse sa propre idée.
Pour le plaisir de l’intrigue et du suspense, Olivier Adam a bien compliqué les situations familiales, ajoutant fâcheries et disparitions, recherche d’emploi, accoutumance à la drogue, présence réconfortante des parents. Ne serait-ce pas un tableau assez réaliste de beaucoup de situations familiales d’aujourd’hui ?
Jean-Paul