Alain Jaspard : Pleurer des rivières

Pleurer des rivières       par     Alain Jaspard.

Éditions Héloïse d’Ormesson (2018) 189 pages.

 

 

 

 

Par l’intermédiaire de deux familles qui n’avaient, au départ, rien de commun, Alain Jaspard parvient à nous livrer un superbe roman à la fois passionnant, émouvant et bouleversant.

 

 

En effet, l’univers de cette famille de gitans ou plus exactement de yéniches, une branche de nomades sédentarisés proches des Tziganes de l’Est, et celui de ce couple bobo avec le mari, avocat, et son épouse, autrice d’albums pour enfants, n’ont à priori rien à voir.

 

 

Et pourtant… Franck, ferrailleur, suite à un dérapage en voulant rendre service à son pote Sammy, va être arrêté et sera défendu par un avocat commis d’office, nommé Julien, qui est par ailleurs avocat fiscaliste. Et c’est à la suite de cette rencontre que va se dérouler cette captivante intrigue d’une générosité un peu rocambolesque : un vrai film !

 

 

Au départ, ce sont les hommes qui sont mis en scène et qui portent l’action. Cambriolage, poursuite, accident et arrestation se succèdent à un rythme effréné puis les femmes, dans un cadre beaucoup plus psychologique, entrent en scène et c’est par elles, en fait, que tout arrive.

 

 

 

Alain Jaspard (photo ci-contre) nous raconte cette histoire d’une manière brillantissime en nous décrivant les multiples visages de la détresse. Il dépeint d’une façon remarquable la société de ceux que l’on nomme les gens du voyage, leurs différences, leur existence difficile, leur mode de vie, leur mise à l’écart, le racisme qu’ils subissent mais qui ne leur est pas étranger non plus, sans oublier la grande solidarité qu’ils manifestent entre eux. L’auteur souligne la différence de destin offert aux enfants « bien nés » et celui réservé aux enfants nés de parents marginaux.

 

 

 

 

Au moyen de personnages attachants, avec une écriture simple et rythmée, il explore la famille, la filiation, les liens du sang et du cœur. Ses portraits sont d’une intensité incroyable, souvent pleins d’humour et posent pourtant de graves questions de société.

 

 

 

De nombreux sujets sont abordés souvent par petites touches incisives mais très percutantes. La police et la justice sont particulièrement bien représentées. Les dialogues sont d’une grande justesse. Le parler et le vocabulaire sont parfaitement ajustés à chaque personnage. La verve de Mériem, épouse de Franck, n’a d’égale que celle de Julien pour défendre son client. Des moments inoubliables.

 

 

Ce petit livre de 190 pages, presque un thriller, simple mais riche, se lit d’une traite jusqu’au dénouement si émouvant qu’il peut nous faire Pleurer des rivières.

 

 

 

À noter que l’auteur se garde bien de juger et laisse au lecteur le loisir de s’indigner ou de se féliciter. À mon avis, un livre dont n’a pas assez parlé et que je n’aurais sans doute pas lu s’il n’avait pas fait partie du « Prix des lecteurs des 2 Rives 2019 » de ma médiathèque.

 

Ghislaine

 

Pleurer des rivières       par     Alain Jaspard.

Éditions Héloïse d’Ormesson (2018) 189 pages.

 

L’amour est au centre de ce roman signé Alain Jaspard, un auteur que je découvre avec son premier roman, Pleurer des rivières, expression qui signifie traduire une immense tristesse avec beaucoup de larmes.

 

Il y en a des larmes tout au long de ce récit et je n’ai pas été le dernier à pleurer, de colère surtout, devant l’issue d’une histoire un peu folle mais tellement vraie dans sa cruauté et sa description de vies toujours sur le fil du rasoir.

 

Tout commence avec Franck et son pote, Sammy. Ils font dans la ferraille. Si le premier est correct, le second n’hésite pas à se lancer dans des trafics voire du vol pour gagner du fric.

 

Franck doit surtout nourrir sa famille car, avec Meriem (28 ans), ils ont déjà sept enfants et un huitième est en route mais chut ! Franck n’est encore pas au courant…

 

Bon, je n’oublie pas Séverine qui dessine et écrit pour la jeunesse. J’avoue que son conte sur les crapauds et les princesses est désopilant. Son compagnon, Julien, est avocat fiscaliste mais aime bien aussi être commis d’office. Tous les deux, ils voudraient bien avoir un enfant mais sans succès…

 

 

 

Les aléas de l’histoire vont faire rencontrer tout ce beau monde après que l’auteur nous ait servi de savoureux passages sur les fêtes gitanes de Saintes-Maries-de-la-Mer. Alain Passard (photo ci-contre) précise bien qui est Gitan, Tzigane, Rom ou Yéniche, comme Franck et Meriem.

 

 

Difficile d’en dire davantage sans déflorer tout plaisir de lecture mais je peux redire que ce livre m’a fait vraiment pleurer sur la connerie humaine, mettant en exergue la rigueur de certaines lois qui, appliquées, causent d’énormes dégâts irréparables.

 

 

Quel gâchis pour une sage-femme qui veut se distinguer et un flic qui veut briller comme enquêteur plus la presse qui empile les titres racoleurs, ravageurs, d’une imbécilité crasse !

Jean-Paul

 

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