Jean-Baptiste Maudet : Matador Yankee

Matador yankee      par   Jean-Baptiste Maudet.

Le Passage (2019), 183 pages.

Prix Orange du Livre 2019.

 

 

Chapeau bas à Jean-Baptiste Maudet, écrivain, géographe, qui dès son premier roman Matador Yankee, s'est vu décerner le Prix Orange du Livre 2019 ! Prix, à mon avis, bien mérité.

 

Harper, mèches blondes et yeux bleus a grandi à la frontière du Mexique et des États-Unis et se fait appeler soit Juan, soit John, selon le côté où il se trouve. Sa mère, mexicaine qui vit en Californie, n'a jamais voulu lui parler de son père parti après sa naissance. Pas vraiment cow-boy, il aurait aimé devenir un grand torero. Mais les combats menés dans des arènes mexicaines de second plan  et les rodéos ont eu raison de sa jeunesse et lui ont surtout laissé bosses, cicatrices et douleurs.

 

Pour rembourser une dette de jeu contractée auprès d'une mère maquerelle, une seule solution va s'offrir à lui : retrouver Magdalena, la fille du maire de ce village de la Sierra Madre, perdue dans les bas-fonds de Tijuana. Notre matador yankee ou gringo torero va donc tout tenter pour la ramener à ses parents.

Un roman coloré, pittoresque et original à souhait que Matador yankee ! Jean-Baptiste Maudet fait preuve d'une belle imagination tout au long du livre. J'ai beaucoup apprécié la description des trois vaches qu'affronte Harper dans une ambiance survoltée et notamment l'analyse  psychologique dont celui-ci fait preuve vis-à-vis d'elles. Ne remarque-t-il pas, en effet que l'une d'entre elles doit souffrir de strabisme et " ...s'approcha de la vache et se fit bousculer volontairement pour qu'elle le renifle à défaut de le voir." Mais que dire ensuite, lorsqu'il va partir avec Miguel, frère du maire et qu'ils vont embarquer avec eux Adela et son grand-père pour rechercher la belle Magdalena dans Tijuana !

 

Nous assistons à un  road-movie riche en références cinématographiques où les péripéties s'enchaînent. Les scènes peuvent être burlesques, tendres, souvent démesurées mais tellement  visuelles. Que cela n'empêche pas de penser qu'il s'agit d'un roman noir, où selon que l'on naît d'un côté de la frontière ou de l'autre, la vie n'est pas la même. Ce récit situé autour de cette frontière entre Mexique et États-Unis, nous connecte à l'actualité. Il serait un scénario tout prêt pour un beau film, Harper, ne se prétend-il pas d'ailleurs être le fils de Robert Redford ?

 

 

Après cette lecture, je n'ai eu qu'une hâte, celle de découvrir le deuxième roman de Jean-Baptiste Maudet : Des humains sur fond blanc paru l'an dernier !

 

Ghislaine

 

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