I. Correspondances de Manosque 2021
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I. Correspondances de Manosque 2021.
23ème édition : Parrainée par Emmanuel Guibert.
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Pour la sixième année consécutive, nous voici à Manosque, dans les Alpes de Haute-Provence, au pays de Jean Giono, pour savourer au maximum ces rencontres littéraires sur les places du centre historique. Comme l’an dernier, la pandémie est bien là et les conditions sanitaires à respecter sont strictes. Toute l’équipe des Correspondances, avec les Sapeurs-Pompiers et les services de sécurité et techniques sont à l’œuvre pour éviter tout problème de contamination. De plus, un bracelet de couleur différente chaque jour nous est remis dès le premier contrôle du pass sanitaire, ce qui facilite bien l’accès aux rencontres, aux spectacles.
Surtout, pour toutes et tous, comme l’a si joliment trouvé Emmanuel Guibert : « Le port du livre est obligatoire ».
Mercredi 22 septembre
Place de l’Hôtel de ville, sous les platanes, c’est l’heure de l’inauguration du Festival avec les élus, le président des Correspondances, Didier Le Bret, Olivier Chaudenson qui dirige le tout avec Evelyn Prawidlo, et même la Préfète des Alpes de Haute-Provence, Violaine Démaret.
L’unanimité est de mise pour saluer le travail et l’énergie créatrice mis en valeur par ces Correspondances qui retrouvent « douceur et sérénité au prix de précautions auxquelles on va vite s’habituer » comme l’a souligné Olivier Chaudenson (photo ci-contre). Il tenait à souligner aussi la présence de huit auteurs d’un premier roman, prouvant la vivacité de la littérature qui n’oublie pas aussi de dialoguer avec la musique et favorise l’écriture grâce aux écritoires nombreuses disséminées dans toute la ville.
Emmanuel Guibert : Mike :
Parrain très souriant de ces Correspondances 2021, Emmanuel Guibert ouvre le bal sous le feu des questions de Maya Michalon. Lui qui était déjà venu en 2016 pour un spectacle pour enfants autour d’Ariol, la belle histoire du petit âne bleu, précise qu’il préfère la conversation à l’interview. En fait, cet auteur culte de la bande dessinée qui publie Mike, son premier récit sans image, se révèle vite très prolixe et passionnant à écouter.
Auteur de la superbe affiche de l’édition 2021 ainsi que de nombreux autres dessins tous très réussis, il nous apprend avoir vécu tout près de Manosque, à Saint-Auban sur Durance, près de Château-Arnoux, de 4 à 9 ans et nous fait part de quelques souvenirs savoureux.
Très connu pour La guerre d’Alan et pour sa série Le Photographe, avec Didier Lefèvre et Frédéric Lemercier, il a délaissé le dessin pour s’exprimer à propos Michael (Mike) et Gloria, un couple étasunien. Mike qui était architecte, va mourir et « il voulait faire son dernier dessin en ma présence », nous confie Emmanuel Guibert (photo ci-contre). C’est l’occasion, pour lui, d’affirmer tout le bien qu’il pense du dessin. Il nous conseille de ne jamais arrêter de dessiner, activité qui réactive des zones du cerveau et fait donc un bien fou.
Lorsque nous quittons la place de l’Hôtel de Ville, nous disons « à bientôt » à Emmanuel Guibert puisque nous le retrouverons le lendemain à la sieste littéraire puis aux dédicaces organisées par Forum BD.
Bernard Lavilliers : lecture musicale accompagnée par Mahut :
Retrouver Bernard Lavilliers sur scène est un moment très émouvant pour nous qui l’avions découvert il y a bien longtemps grâce à l’action Chanson de la MJC du Polygone de Valence. Depuis, il s’est affirmé comme un grand de la chanson française et lorsqu’il a enfin pris sa guitare, la salle du Théâtre Jean-le-Bleu, archicomble, a frémi. On the road again et Les mains d’or, deux monuments de l’œuvre de l’artiste auraient pu en appeler bien d’autres mais il remontait pour la première fois sur scène depuis deux ans et une certaine fatigue se faisait sentir.
Il faut dire qu’auparavant, notre homme s’était acquitté consciencieusement de sa mission : nous faire partager quelques textes de sa bibliothèque, sur une musique très planante de son complice, Dominique Mahut (photo ci-dessous). Pour cela, il n’a pas lésiné en débutant par un impressionnant poème de Blaise Cendrars : La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France. Après un autre texte du poète français né en Suisse, il nous a lu du Victor Hugo puis mis en valeur Louis Brauquier (1900 – 1976), poète marseillais méconnu.
Avant de reprendre les deux célèbres chansons déjà citées, il a osé interpréter La rose et le réséda, fameux poème de Louis Aragon qu’il avait mis en musique pour Juliette Gréco et qu’il n’a jamais enregistré. Si nous avons tous repris en chœur « On the road again » et fredonné « Les mains d’or », nous avons longtemps tapé dans nos mains pour faire revenir Bernard Lavilliers sur scène. Hélas…
Jean-Paul et Ghislaine