Jean-Marie Biette : Mort à bout de course

Mort à bout de course    par   Jean-Marie Biette.

Éditions Ouest-France (2021) 214 pages.

 

Erwan Sauzon, jeune navigateur est en passe de remporter la mythique Globe Race, cette course prestigieuse autour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance.

 

Il est même interviewé et filmé la veille, par VHF, par une équipe de journalistes depuis un petit coucou de l’épreuve.

 

Mais pourtant, le lendemain matin, au moment où son bateau coupe la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne, alors que sur les pontons et les quais la foule se presse pour assister à l’arrivée du vainqueur de la course, le jeune skipper est découvert mort affalé sur sa table à cartes.

 

« Et tout de suite, les premières spéculations voient le jour. Tout pourrait laisser croire à une mort naturelle. Pourtant le début de l’enquête révèle déjà de vastes zones d’ombre. »

 

S’agit-il d’un décès accidentel ou d’un crime, c’est ce que le commissaire Rochard va devoir établir, avant de rendre compte à la procureure Aurore Quartier.

 

Cette intrigue qui se déroule dans l’univers de la course au large m’a vraiment passionnée de bout en bout et ce pour plusieurs raisons.

 

J’ai tout d’abord trouvé originale l’idée de situer ce polar dans le monde d’une course à la voile de légende inspirée du Vendée Globe. Ce thème ne pouvait cependant qu’inspirer Jean-Marie Biette (photo ci-contre). Car celui-ci, journaliste, connaît parfaitement son sujet puisqu’il est responsable du Pôle mer du Groupe Ouest-France, directeur du magazine Voiles et voiliers et skipper lui-même. Contrairement à ce que j’appréhendais un peu, il ne noie pas son lecteur sous un flot de termes techniques, tout en décrivant précisément les manœuvres nécessaires, effectuées lors du réglage des voiles.

 

L’intrigue elle-même permet au lecteur de bien se familiariser avec le monde nautique, démontrant l’honnêteté et la solidarité qui règne entre les concurrents, tout pouvant basculer lorsque des jalousies familiales entrent en jeu et court-circuitent le raisonnement.

 

Mais la palme d’or revient sans discussion possible au commissaire Rochard ! Quel personnage ! Difficile de ne pas succomber à ces discours sur la bonne chère et tant pis si l’enquête, pendant ce temps reste un peu en rade. Comment ne pas être séduit entre autre par son dopage favori, le « THB », un enchaînement thon, huîtres et blanc… ! Et quelle gouaille a cet homme qui joue avec les mots, « cherche les moments de franche détente, de politiquement parfaitement incorrect, d’amitié sans calcul, de fuite de la gravité des imbéciles et autres pisse-froid. »

 

De plus, s’il aime profiter de tous les bons moments de la vie, il est également poète à ses heures, principalement lorsqu’il se déplace, séduit par la beauté des paysages qu’il traverse ou qu’il revoit.

Mais n’ayez crainte, notre homme reste cependant un enquêteur très compétent, fin psychologue et qui peut même devenir très sentimental...

 

Mort à bout de course est un polar bien ficelé, rafraîchissant dans lequel le suspense est maintenu jusqu’au bout et qui a le mérite de nous embarquer dans un superbe voyage. La voile et les voiliers, Les Sables-d’olonne, Hoëdic, Belle-Île, la baie des Trépassés ou encore la Corse, autant de sites magnifiques, servent de cadre à ce chouette bouquin.

Ghislaine

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