II. Correspondances de Manosque 2021
-
II. Correspondances de Manosque 2021.
23e édition : Parrainée par Emmanuel Guibert.
Jeudi 23 septembre
Photo ci-dessus : Les écritoires à vertige.
Sieste littéraire avec Bastien Lallemant, JP Nataf et Emmanuel Guibert :
Nous ne changeons pas nos habitudes pour bien lancer les quatre journées à venir. Nous voici donc dans la petite salle du Théâtre Jean-le-Bleu pour la fameuse Sieste littéraire (merci Maëlle) chère à Bastien Lallemant et à JP Nataf. Leurs chansons sont toujours aussi belles, aussi douces et leur accompagnement à la guitare incite vraiment à fermer les yeux et à se laisser bercer, même à somnoler…
Comme prévu, Emmanuel Guibert est là pour nous régaler de textes qu’il dit par cœur ! Nous nous souvenons alors, qu’hier, sur la scène de la place de l’Hôtel de Ville, il nous avait dit aimer apprendre pour travailler sa mémoire. Eh bien, la démonstration est concluante ! Il cite un ou deux auteurs, dit un texte en italien et même en anglais, du William Shakespeare (Hamlet). Lorsqu’il ne cite pas d’auteur, c'est tout simplement lui qui a écrit comme ce désopilant texte sur les présidents et ce poignant poème sur la mort d’une mère. Comment voulez-vous faire la sieste ? Ces textes sont tellement bien dits qu’il est impossible de dormir, notre attention est captivée et c’est un vrai régal.
Delphine Coulin : Loin, à l’ouest et Cécile Coulon : Seule en sa demeure :
À peine la sieste terminée, il ne faut pas traîner pour gagner la place Marcel Pagnol qui est, hélas, pour nous, noire de monde et même un peu plus… Là, Maya Michalon permet à Delphine Coulin et à Cécile Coulon de parler de leur dernier livre.
Avec Loin, à l’ouest, Delphine Coulin (photo ci-contre) écrit l’histoire d’une lignée de femmes du XIXe siècle à nos jours. Tout commence par une naissance pour suivre ces femmes qui ont fait la France. Depuis Zélie qui met au monde Palmyre puis Georges, prénommée ainsi pour avoir une vie d’homme, jusqu’à Octavie, elles luttent, mentent afin de rendre leur vie plus belle et de s’affranchir de la domination patriarcale.
Pour Cécile Coulon (photo ci-dessous) que nous avons déjà bien appréciée dans Trois saisons d’orage et Une bête au Paradis, son dernier livre est un roman d’amour et de suspens : Seule en sa demeure.
On y rencontre Aimée, dans la forêt jurassienne, qui, avec l’arrivée d’Émeline, professeure de flûte, peut enfin éveiller ses sens et découvrir le passé de son riche mari.
Emmanuel Guibert : séance de dédicaces à Forum BD :
Impatiemment attendu devant Forum BD, librairie spécialisée qui inaugure brillamment ses nouveaux locaux dans le centre-ville historique de Manosque, place du Terreau, Emmanuel Guibert (photo ci-contre) est arrivé avec un peu de retard mais s’est vite fait pardonner par sa gentillesse et sa disponibilité : une formidable et inoubliable rencontre !
Son succès était tel que Forum BD était rapidement en rupture de stock pour les œuvres de l’auteur de La guerre d’Alan et de Mike, son dernier livre, sans le moindre dessin…
Louis-Philippe Dalembert : Milwaukee Blues :
Quel plaisir de retrouver Louis-Philippe Dalembert, place de l’Hôtel de Ville ! Cet écrivain d’origine haïtienne, nous l’avons découvert grâce au Prix Orange du livre attribué pour Avant que les ombres s’effacent. Merci à Dominique Sudre et à Lecteurs.com. Puis son recueil de poèmes, Cantique du balbutiement, a confirmé son talent avant que Mur Méditerranée nous permette de le rencontrer à nouveau à Manosque, il y a deux ans.
Cette fois-ci, il nous parle de Milwaukee Blues, un roman inspiré par le meurtre de George Floyd. Les États-Unis, Louis-Philippe Dalembert (photo ci-contre) connaît bien car il a enseigné là-bas dans plusieurs universités dont celle de Milwaukee.
Dans son dernier roman, il crée un personnage fictif qu’il nomme Emmet, en hommage à Emmet Till, un adolescent assassiné par des racistes du Sud en 1955. Sophie Joubert qui conduit l’entretien, nous fait écouter la chanson qui a inspiré le titre à l’auteur : Milwaukee Blues de Charlie Poole. Dans ces États-Unis, pays qu’on adore détester, Emmet veut échapper au déterminisme social, s’extraire du ghetto noir, en tentant de réussir dans le football US par l’intermédiaire du sport universitaire, véritable machine à rêves.
Hélas, du rêve à la réalité, il y a un fossé énorme et c’est Ma Robinson, gardienne de prison, devenue pasteure, qui nous délivre le plus beau message d’espoir car, aux États-Unis, le cloisonnement des classes sociales est un problème majeur.
Lou Doillon : Lettres d’un solitaire aventureuse d’Emily Dickinson :
Lou Doillon, comédienne et chanteuse de grand talent, nous fait découvrir, ce soir (merci Télérama), des textes originaux, surprenants, regorgeant de poésie, d’originalité et de franchise.
Ils sont signés Emily Dickinson (1830-1896). Considérée comme la plus grande poétesse étasunienne, elle n’a, hélas, pas connu la célébrité de son vivant après avoir écrit près de mille huit cents poèmes et beaucoup de lettres.
Seule en scène, Lou Doillon ne prend sa guitare que pour chanter certains poèmes en version originale pendant que la traduction s’affiche sur le grand écran au fond de la scène.
De plus, quelques originaux très durs à déchiffrer s’ajoutent pour illustrer cette découverte. Étonnamment, nous avons préféré les parties chantées venant rompre une certaine monotonie mais là aussi, Lou Doillon (photo ci-dessus) aurait pu varier un peu plus les mélodies.
Ghislaine et Jean-Paul