Alain Yvars : Que les blé sont beaux, L'ultime voyage de Vincent Van Gogh
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Que les blés sont beaux par Alain Yvars.
L'ultime voyage de Vincent Van Gogh.
Autoédition (2018) 253 pages.
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Que les blés sont beaux, L’ultime voyage de Vincent Van Gogh, a été écrit par Alain Yvars, en 2018. Bien qu’étant un premier roman, il n’en est pas moins remarquable par son écriture toute en délicatesse.
La couverture reprenant un détail du « Champ de blés avec des cyprès » de 1889 est une excellente invitation à ce voyage et mon regard reviendra souvent à celle-ci lors de ma lecture, de même qu’à l’autoportrait (1889) de la page 4. La chanson de Jean Ferrat (photo ci-dessous) « Les tournesols » m’accompagnera aussi.
Il faut être doté d’une très grande sensibilité, d’une connaissance approfondie de l’art et d’un grand amour pour ce peintre qu’est Vincent Van Gogh, cet homme au talent fou et avant-gardiste, pour écrire un roman aussi touchant, émouvant et très enrichissant.
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Il faut préciser que l’auteur pour écrire cet ouvrage s’est plongé dans de nombreux documents et dans l’abondante correspondance de l’artiste, la majorité de ses lettres a été envoyée à son frère Théo, son plus grand soutien avec qui il a entretenu une relation assidue aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
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Alain Yvars (photo ci-contre) s’est également rendu dans cette petite commune d’Auvers-sur-Oise où la présence de Vincent est, dit-il, toujours perceptible.
Le résultat est effectivement probant. Vincent est là, présent, se dévoile. Il raconte à Alain cet ultime voyage, depuis son arrivée à Paris, gare de Lyon, accueilli par son frère Théo le samedi 17 mai 1890, jusqu’au dimanche 27 juillet 1890, où il se suicide, à Auvers-sur-Oise en se tirant un coup de revolver dans la poitrine, à l’âge de 37 ans.
Ce sont deux mois et demi de sa courte vie qui sont retranscrites mais une vie tellement prolifique. Il a produit pas moins de deux mille œuvres d’art et ce, sur dix ans de travail, et quelles œuvres !
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Il faut être peintre comme l’est l’auteur et avoir réussi à devenir l’ami de ce génie, pour réussir un ouvrage de cette qualité.
Photo ci-contre : L'église d'Auvers-sur-Oise par Vincent Van Gogh.
C’est donc en toute simplicité, que nous partageons les joies de Vincent, notamment lors de son arrivée à Paris, le plaisir qu’il éprouve en faisant connaissance avec sa petite belle-sœur Jo et avec son neveu et filleul, son petit homonyme de trois mois !
Il confie aussi son angoisse et ses craintes d’avoir de nouvelles crises comme dans les derniers mois écoulés, mais n’est-il pas venu justement à Auvers, pour rencontrer le docteur Gachet, sur les conseils de son ami Pissaro et de Théo, le médecin ayant répondu de sa guérison. Nous sommes en permanence à ses côtés dans ses promenades à courir la campagne en quête de motifs et de modèles. Et là, chose sublime, il nous dévoile très humblement sa technique de peinture et nous permet d’assister à la création de plusieurs de ses toiles.
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Le récit dévoilant la manière dont l’artiste réalise ses peintures, que ce soit l’extraordinaire église d’Auvers, ou le portrait d’Adeline Ravoux (photo ci-contre), la fille de l’aubergiste ou de Marguerite Gachet, la fille du docteur ou d’autres encore m’a littéralement éblouie et subjuguée : je voyais l’artiste peindre et ressentais sa passion et en même temps la force incroyable de sa peinture. Quant à l’avis que porte le jeune Georges sur la toile de l’église, il est d’une pertinence absolue. Merci Monsieur Yvars pour ces émotions intenses.
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Vincent évoque tout au long du roman, des bribes de sa vie, sa jeunesse en Hollande, son séjour en Provence, les grands maîtres qui l’ont inspiré et son aspiration à toujours progresser, à toujours aller plus loin, la sincérité et l’émotion face à la nature devant toujours guider son travail.
C’est une lettre de Théo qui lui confie son inquiétude pour son travail et pour le petit Vincent Willem, malade, qui va perturber Vincent lui rappelant un souvenir lointain qui le hante toujours. Une immense solitude l’étreint soudain, il se sent terriblement seul.…
Une lettre adressée à sa sœur Willemien le 5 juin 1890 apparaît comme prémonitoire : « Je voudrais faire des portraits qui un siècle plus tard aux gens d’alors apparussent comme des apparitions ».
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Merci Vincent, merci Alain, vous m’avez, le temps d’un livre et plus encore, emmenée dans une intemporalité baignée de poésie, de couleurs, de fraîcheur et d’authenticité.
Photo ci-contre : Marguerite Gachet au piano par Vincent Van Gogh.
Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?
Que les blés sont beaux en a une, je peux vous l’affirmer, je l’ai rencontrée.
Ghislaine