Pauline de Préval : L'or du chemin

L’or du chemin       par      Pauline de Préval.

Albin Michel (2019) 139 pages ; Éditions de La Loupe (2019) 218 pages.

 

 

 

Un peu désorienté au début par cette longue lettre à un destinataire inconnu – la révélation intervient dans les dernières pages – j’ai accroché complètement dès l’apparition de Léonora, cette créature céleste, d’un autre monde, qui illumine L’or du chemin, premier roman de Pauline de Préval.

 

 

Arrivé à la fin de son parcours, Giovanni, peintre florentin imaginaire, revient sur son passé, sur une vie foisonnante qui m’a bien permis d’entrer dans ce XVe siècle italien, le fameux Quattrocento, durant lequel la Renaissance a pris son envol.

 

 

Pour l’instant, la religion est omniprésente. Il faut peindre des fresques dans les églises, les monastères mais toutes ces scènes destinées à édifier le peuple permettent au peintre de donner des visages connus, aimés ou honnis, aux personnages. C’est ainsi que Giovanni donne le visage de Léonora à une Vierge à l’Enfant.

 

 

Élève de Starnina, il devient, à 16 ans, son premier assistant : « Parmi tous les peintres qui se réclamaient de Giotto, il était un des rares à en poursuivre vraiment l’esprit et la manière. Il peignait la vie de l’âme avec une puissance et une finesse où semblait se refléter l’âme même de Florence. »

 

 

Si l’art se développe très vite, la violence est sans limites, les rivalités entre les puissantes familles enrichies très rapidement déclenchent des règlements de compte atroces alors que la religion sert de paravent.

 

 

Pour Giovanni qui ne veut pas se contenter de reproduire mais donner une vraie vie à ses créations, c’est l’amour qui le transfigure. Hélas, la lune de miel avec Léonora est brutalement interrompue puis la peste se met à faire des ravages.

 

 

Comme c’est souvent le cas avec un roman de ce genre, le personnage principal côtoie des gens qui ont réellement existé comme Brunelleschi, architecte, sculpteur, peintre, orfèvre, qui réalisera le dôme de la cathédrale de Florence.

 

 

Au fil des tribulations de Giovanni, Pauline de Préval (photo ci-dessous) m’a offert une belle plongée dans l’Italie du XVe siècle et dans le monde de la peinture où tout commence avec ces pigments naturels qu’il faut sélectionner et mélanger patiemment. Elle fait dire si justement à son héros qui voudrait que sa peinture donne à voir l’or du chemin aux pèlerins : « Surtout n’oublie jamais que la peinture n’est pas d’abord une question de technique, mais de vision. » Si l’amour est mis à mal par un père préférant sacrifier son enfant, j’ai aimé ces pages découvertes grâce à Babelio et aux éditons Albin Michel.

 

 

Le livre est court, ne parle pas que de peinture. Il est plein de poésie, fait voyager de Florence à Empoli puis passe par Padoue, l’Émilie, la Romagne et la Vénétie, un petit régal dont il ne faut pas se priver car la quête effrénée menée par Giovanni, à la recherche de sa vraie personnalité, va jusqu’au paroxysme.

 

Jean-Paul

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