Boualem Sansal : Rue Darwin
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Rue Darwin par Boualem Sansal.
Gallimard (2011) 254 pages ; Folio (2013) 304 pages.
Prix du roman arabe 2012.
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Voilà une histoire foisonnante de personnages qui se croisent ou s’évitent sur une période qui va du début des années 50 jusqu’à nos jours. Sans cesse, Boualem Sansal (photo ci-contre) nous transporte d’un lieu à l’autre, d’une époque à l’autre avec certaines redites nécessaires pour démêler les fils de ce passé qui ne cesse de ressurgir.
La mère de Yazid, le narrateur, va mourir d’un cancer et son fils décide de l’amener à Paris, depuis Alger, pour tenter une dernière chance de guérison. C’est aussi une dernière chance pour elle de revoir ses enfants dispersés sur plusieurs continents. Ainsi, la jeunesse algérienne part se former à l’étranger, décrocher des diplômes et…ne revient pas.
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La mort de celle qui l’a élevé ramène Yazid dans le quartier Belcourt et dans cette rue Darwin où il retrouve ses souvenirs d’enfance, bien que les noms des rues et des places aient changé. Tout au long de ce roman, l’auteur n’a de cesse de remonter dans ce passé, retrouvant le bled, à Borj Dakin où Lalla Sadia, dite Djéda, règne sur un bordel qui lui permet de développer une fortune qui va s’étendre des deux côtés de la Méditerranée.
Petit à petit, les fils se démêlent mais la quête de Yazid n’aboutira qu’au terme de longues recherches. L’auteur décrit bien l’engrenage qui amène ces filles, parfois mineures, à se réfugier auprès de Djéda qui fait office de grand-mère, entre autres, pour Yazid, Daoud et Faïza qui est légèrement plus âgée que le narrateur. Elle s’affirmera plus tard comme un personnage important.
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Tout au long de ce livre, nous croisons puis retrouvons ainsi plusieurs personnages dont la vie permet de suivre l’évolution de l’Algérie durant la seconde moitié du XXe siècle et le début des années 2000.
Rue Darwin est une fresque très dense, écrite avec beaucoup de sensibilité et d’humanité. Ce roman met en scène beaucoup de mystères, de sous-entendus et quantité de vies brisées…jusqu’à la mise au point finale.
Jean-Paul