Florence Medina : Direct du coeur

Direct du cœur     par    Florence Medina.

Magnard jeunesse (2018), 221 pages.

Prix des Lycéens allemands 2020.

 

 

 

Ce serait dommage qu’un tel livre reste cantonné au secteur jeunesse des librairies et des bibliothèques. En effet, Florence Medina, avec Direct du cœur, a réussi un superbe roman qui intéressera, régalera aussi nombre d’adultes – pas seulement jeunes - comme il m’a régalé tout en m’apprenant beaucoup de choses sur le langage des signes comme l’annonce  une couverture très bien choisie.

 

 

 

Timothée est élève de Première L au lycée Rodin. Première L parce qu’il est nul en maths mais sa mère le pousse à choisir une option pour assurer quelques points supplémentaires au bac : « Le bac, ma mère, ça la met dans tous ses états. Elle veut que je l’aie, du premier coup, avec mention, parce que les places en fac sont de plus en plus chères. Et pour ça, elle est prête à me faire chier. Ce sont ses mots. »

 

 

Comme on le voit, le ton est donné et j’ai adoré ce style direct, comment l’auteure fait parler son jeune héros, « branleur gentil », qui n’a plus le choix et s’inscrit en LSF : langue des signes française.

 

 

C’est le départ d’une aventure pleine d’humour, captivante, instructive aussi car découverte et fonctionnement de cette langue sont bien expliqués. Timothée fait partie des six élèves de Sonia Girard, une prof sourde, ce qui ne manque pas d’étonner son élève qui découvre, s’intéresse, se décourage, drague, se fait rembarrer mais ne se décourage jamais. Nelly puis Jeanne sont très importantes dans l’histoire mais je n’en dis pas plus…

 

 

Il faut parler aussi de son père « maqué à une Finlandaise » qui sera en PAC (Paternité Apprentissage en Cours) sans oublier la passion du jeune héros pour le skate. En cours de lecture, j’ai appris que la langue des signes n’est pas internationale comme on pourrait le croire, que les sourds ont, de tous temps, souffert de brimades, d’interdictions, de déportation, de stérilisation…

 

 

Le cours de LSF est l’occasion d’expliquer le nom-signe qui permet de désigner une personne en mettant en avant une qualité ou une caractéristique physique. C’est là qu’après avoir évacué les propositions pas sympas de certaines filles du cours, Timothée se voit appeler [Direct du cœur], pour sa franchise. En cours de lecture, dès que les crochets apparaissent, on comprend que le mot est signé, un verbe qui indique que l’on parle avec des signes manuels désignant un mot entier ou détaillant les lettres d’un mot.

 

 

Je note au passage ce bel hommage de Timothée à sa prof de LSF : « En fait, je sais ce qui se passe : elle se contente pas de nous enseigner une discipline au programme, elle nous emmène ailleurs, elle nous fait vivre quelque chose avec elle… Elle repousse les murs du monde existant, elle nous agrandit l’univers. »

 

 

Pour moi aussi, la lecture de Direct du cœur, de Florence Médina (photo ci-contre) a agrandi l’univers et je recommande vraiment ce livre à tous.

 

 

Merci à Babelio pour cette lecture pleine de rebondissements mais aussi touchante et très émouvante.

Jean-Paul

 

 

Direct du cœur     par    Florence Medina.

Magnard jeunesse (2018), 221 pages.

Prix des Lycéens allemands 2020.

 

Il est un peu dommage que Direct du cœur soit classé en roman jeunesse car c’est un livre qui peut s’adresser à tout un chacun. J’avais eu un peu le même sentiment avec La tête sous l’eau d’Olivier Adam.

 

Bien sûr, ce roman doit particulièrement plaire aux ados car l’histoire les concerne directement. C’est celle de Timothée (Tim), un jeune lycéen à qui sa mère a imposé de prendre LSF (Langue française des signes) en option pour le bac. En effet, Tim est un lycéen dont les résultats ne sont pas brillants et l’option LSF pourrait lui faire ainsi gagner quelques points.

 

Ils sont six à suivre ce cours. Au début, il n’a aucune motivation, d’autant que les cours ont lieu le vendredi de seize heures trente à dix-huit heures trente ! Mais, dès le premier cours, il est subjugué par la prof et il va bientôt découvrir la réalité de la vie quotidienne des personnes malentendantes. Ce sera pour lui une riche expérience qui va l’aider à mûrir. Ses relations familiales ainsi que la rencontre avec la tornade Violette vont donner du rythme et du suspens à ce roman.

 

Direct du cœur qui est le nom donné à Tim en LSF, m’a beaucoup intéressée par le côté romanesque bien sûr, mais surtout par la dynamique qu’insuffle Tim dans cet apprentissage de la LSF.

 

 

Grâce à Direct du coeur de Florence Medina (photo ci-contre), j’ai appris plein de choses sur cette langue et j’ai aimé la fraîcheur de cet ado. Les dialogues sont vivants, réalistes, drôles, étonnants et parfois bouleversants. C’est un roman à mettre entre toutes les mains, une belle rencontre de l’autre.

 

Ghislaine

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog