Laure Naimski : La guerre en soi
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La guerre en soi par Laure Naimski.
Belfond (2019) 136 pages.
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« Ce sont les hommes qui fuient la guerre et la misère qui ont pris mon fils », cette phrase accroche, imprimée au dos du bandeau qui entoure le livre La guerre en soi de Laure Naimski, reflète bien la pensée omniprésente ancrée dans la tête de Louise.
Dès le début du roman, un homme en blouse blanche tente d'inciter Louise à se confier, et rapidement, celle-ci va révéler : « Mon fils est mort. »… « Il avait vingt-sept ans, bientôt vingt-huit. »
Au fil des pages, on en apprendra un peu plus sur cette femme de cinquante-six ans, veuve depuis dix ans, qui est la narratrice. Elle va nous parler de son enfance, de son frère Matthieu qui sera à la fin son seul soutien, de sa vie familiale aussi. Mais de façon récurrente, c'est de son fils Paul, son fils chéri à qui elle a toujours voué un immense amour au point d'avorter pour se consacrer à lui seul, qu'elle va parler.
Petit à petit, cet enfant devenu adolescent va s'éloigner d'elle, faire des fugues et elle comprendra qu'il aide les réfugiés et voue toute son énergie à les aider à tenter de franchir la mer pour rejoindre l'Angleterre. Pour elle, aucune compassion n'est possible pour ces pauvres hères.
Et même, une haine de l'autre, de l'étranger, va s'installer car c'est bien l'autre, l'étranger qui lui prend son fils, le désespoir la gagne et même la folie lorsqu'elle apprend la mort de son fils par l'appel téléphonique d'un policier lui disant qu'il reste peu de choses et que ce qu'il y a est noir de suie, elle n'aura plus qu'un seul but : retrouver le coupable et pour cela, elle va errer sans fin.

Dans ce roman, Laure Naimski (photo ci-contre) nous parle de l'impossibilité parfois à communiquer et de l'incompréhension entre les êtres qui peut ensuite en découler. C'est également un grand roman sur la solitude, un roman douloureux où le désespoir, dans des chapitres courts, des phrases concises, des mots incisifs, est très bien décrit : une écriture chargée d'émotions pour un petit livre de 136 pages.
Merci à Babelio et aux éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir cette autrice.
Ghislaine