Colas Gutman : Le Complexe d'Hoffman

Le complexe d’Hoffman       par     Colas Gutman.

Éditions de l’Olivier (2018) 218 pages.

 

Je ne suis pas un familier de Colas Gutman qui réussit très bien en littérature jeunesse avec, en particulier, sa série Chien pourri (L’École des Loisirs) mais la découverte de son nouveau roman, Le complexe d’Hoffman, m’a vraiment désorienté.

 

 

Burlesque, déjanté, au style se voulant jeune et collant au niveau de ses personnages, ce roman ne m’a jamais vraiment plu et j’ai dû me faire violence pour aller au bout. C’est souvent morbide avec la mort de la mère, Catherine Hoffman, une mort voulue, désirée ou redoutée par Simon, son fils, le héros du livre.

 

 

Mère dépressive que son mari a quittée et qui a des amants, elle dépend de Jackie, la grand-mère de Simon et de sa sœur, Delphine, qui apparaît de temps à autre. J’ai peur que vous vous y perdiez vous aussi même si ce roman à auteur d’enfant n’élude aucune des questions posées à cet âge et que le monde adulte ne soupçonne même pas.

 

 

Il faut parler aussi de Lakhdar, le copain du petit Hoffman. Il vient de Ménilmontant, « derrière les barbelés » et espère être adopté par la famille de Simon. L’auteur a choisi d’écrire comme Lakhdar est censé parler. Cela peut être amusant parfois mais, dans l’ensemble, j’ai trouvé cela désagréable.

 

 

L’école est au centre de la vie de Simon considéré comme Alsacien – allusions fréquentes aux persécutions des juifs -  par ceux qu’il nomme les nazis, Mylène et son frère. Simon révèle même les lois anti-alsaciens qui rappellent une époque très douloureuse que j’espérais complètement dépassée et dont les relents se font jour à nouveau, hélas.

 

 

En quatre-vingt-treize chapitres, tous dotés d’un titre, Colas Gutman (photo ci-dessus) ne se contente pas d’un récit plutôt foutraque qui désoriente à cause du changement constant de narrateur, mais il y ajoute un roman censé être écrit par Simon : 83 ans.

 

 

Alors là, il se défoule complètement ! C’est morbide, sexuel, sanglant et si tout cela traverse l’esprit d’un enfant bien malheureux entre parents déchirés, camarades d’école persécuteurs, Hélène qu’il aime mais qui le snobe, c’est vraiment très inquiétant. Ce n’est pas seulement un « livre triste » comme Simon l’écrit.

 

 

Enfin, une réflexion de Lakhdar - garçon complètement paumé devant tant de complications dans cette famille Hoffman – me semble bien refléter l’esprit de ce livre : « Je préfère encore les barbelés de Ménilmontant et puis Dame Catherine, je pourrais toujours la voir au cimetière, là où les gens sont tranquilles parce qu’ils reposent en paix. »

 

 

 

 

Voilà un livre, découvert grâce à Lecteurs.com, que j’ai terminé avec soulagement, les bons moments vraiment trop rares n’effaçant jamais une lecture pénible avec des personnages aux contours trop imprécis et auxquels je n’ai jamais réussi à m’attacher.

Jean-Paul

 

 

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