Isabel Vincent : Dîner avec Edward
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Dîner avec Edward par Isabel Vincent.
(Histoire d’une amitié inattendue) traduit de l’anglais (USA) par Anouk Neuhoff.
Titre original : Dinner with Edward.
Presses de la Cité (2018) 188 pages ; Pocket (2019) 192 pages ; Feryane 336 pages.
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Pour vraiment apprécier un tel livre, il faut tout de même être un expert en gastronomie. J’adore bien manger, je me régale avec les bons petits plats que me concocte mon épouse et même si j’écoute régulièrement On va déguster, l’émission de François-Régis Gaudry, sur France Inter, je me lasse vite du snobisme de ce qu’on appelle « la grande cuisine ».
Isabel Vincent, (photo ci-dessous) dans Dîner avec Edward, un livre que j’ai lu grâce à Masse Critique de Babelio et aux Presses de la Cité, n’a pas parlé que cuisine dans ce récit, heureusement ! Hélas, les détails de préparation, les lieux où les ingrédients sont dénichés et les alcools divers absorbés en apéritif, pendant ou après le repas, prennent beaucoup de place, l’essentiel au début, puis reviennent régulièrement.
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Sinon, cette histoire d’amitié sincère entre une journaliste (Isabel) et Edward, nonagénaire, dont Paula, l’épouse, vient de mourir, à 95 ans, est belle et émouvante. Entre deux repas soignés, mitonnés, préparés grâce aux meilleurs ingrédients dénichés dans d’excellentes échoppes newyorkaises, on apprend les détails des vies, des amours des principaux protagonistes.
Nous sommes dans la classe moyenne, proche de la supérieure, nous découvrons des quartiers de New York, comme Roosevelt Island, l’histoire de ce quartier qui fut colonie pénitentiaire, asile psychiatrique, maintenant habité par des gens qui ne peuvent se payer des lieux plus huppés. J’ignorais qu’un téléphérique reliait cette longue île de l’East River au centre-ville.
Edward est un homme admirable, d’une vigueur épatante car il va sur ses 94 ans. Il cuisine avec une exigence étonnante, une sophistication qui stimule les papilles et je dois avouer qu’Isabel Vincent a beaucoup de talent pour détailler cela avec une écriture fluide, légère, sûrement bien traduite par Anouk Neuhoff.
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Enfin, il faut parler de l’amour, de cette belle histoire entre Edward et Paula, de ses parents à lui, des parents d’Isabel mais aussi des expériences plus ou moins malheureuses de la narratrice. Déboussolée par une quarantaine hésitante, elle retrouve équilibre et confiance en elle grâce aux attentions et aux délices culinaires préparés par Edward et c’est très bien.
Jean-Paul