Charlotte Pons : Parmi les miens

Parmi les miens        par       Charlotte Pons

Flammarion (2017) 190 pages.

 

Un accident de voiture et ses conséquences tragiques : « Je ne pouvais pas, s’agissant de maman, imaginer l’œil vide et mort qu’elle nous jetait lorsqu’on lui donnait la becquée, imaginer les soliloques que l’on tiendrait en espérant qu’un mot l’atteigne. » Manon, sa fille aînée, s’exprime et elle est catégorique : « Autant qu’elle meure. »

 

 

Charlotte Pons, pour son premier roman, écrit avec précision, de façon concise, efficace, touchant le lecteur à chaque mot, par chaque phrase. Elle traite remarquablement de problèmes délicats, de moments familiaux difficiles, dramatiques et durs à vivre.

 

 

Manon connaît ces fins de vie chaotiques car elle a travaillé un mois, à 18 ans, pour un job d’été, dans un service gériatrique, comme aide-soignante, et ne veut pas revivre la même chose.

 

 

Petit à petit, nous faisons connaissance avec le reste de la famille : Adèle, sa sœur qui a treize ans de moins et Gabriel, son frère, ingénieur, psychologiquement très fragile. Le père a 70 ans et exerce toujours comme médecin généraliste. La montagne et son cabinet sont ses deux passions.

 

 

Pendant que l’espoir d’une sortie du coma s’amenuise, les failles et les blessures familiales ressurgissent, sans se résoudre, bien au contraire. Manon a un mari, un fils, mais les délaisse pour rester dans la ville où elle a grandi, au bord d’un lac, avec casino, thermes et montagnes dont les premières falaises ont tendance à s’écrouler. Des vies sont menacées, bouleversées, comme celle de Manon et de ses proches.

 

 

« Mais voilà que l’imminence de sa mort bouleverse la donne et que je commence à compter tous les ratés et les trop tard. » Manon découvre des secrets, des non-dits malgré l’hostilité de sa sœur et de son frère, le mutisme de son père. Certains épisodes non expliqués de l’enfance reviennent à la mémoire sans apporter de réelle solution.

 

 

 

 

L’histoire d’une femme, d’une mère, sans connaissance se révèle tout de même car l’autrice manie tout cela avec beaucoup de délicatesse et de tact, même si ses personnages sont régulièrement au bord du vide : « Souvent, trop souvent, je me fais l’effet d’un charognard attendant que sa proie cède. »

 

 

Parmi les miens est un premier roman très maîtrisé, sensible et dur à la fois car Charlotte Pons (photo ci-contre) a su parler de la fin de vie avec tact, sans évacuer le moindre problème ni la moindre conséquence tout en maintenant jusqu’au bout l’intérêt du lecteur.

 

 

 

Je remercie beaucoup Masse Critique de Babelio et les éditions Flammarion pour m’avoir confié ce roman.

Jean-Paul

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