Jean-Luc Cattacin : Îles flottantes

Îles flottantes        par      Jean-Luc Cattacin.

Phébus (2017). 171 pages

 

 

 

 

 

Ce livre me laisse dubitatif, partagé entre un sentiment de grand plaisir durant sa lecture et un goût amer se mêlant sans cesse au récit avec cet engrenage de la drogue et ses effets si bien décrits avec une sorte de bienveillance, même si l’auteur ne manque pas d’en détailler tout de même les conséquences néfastes.

 

 

 

 

Îles flottantes de Jean-Luc Cattacin se passe sur une île, proche du continent, dans l’océan Atlantique. Il ne la nomme jamais et tous les noms semblent sortir de son imagination. Tout irait bien en cette seconde partie d’été si la famille du narrateur, encore lycéen, ne le laissait terminer ses vacances, avec son ami Ficelle, dans leur grande maison avec belle vue sur l’océan…

 

 

Dès le début, celui que nous appellerons Rouquin, comme l’a surnommé Ficelle qui ne va pas tarder à débarquer, acquiert une plaque de bois venant de l’île de Pâques. Il l’a achetée sur un marché, séduit et intrigué par les caractères énigmatique gravés sur ce qui se révèlera être une copie.

 

 

 

 

C’est idyllique au début : « Depuis aussi loin que je me souvienne je suis heureux d’être ici, dans la lumière d’argent du ciel, les parfums mêlés des pins et des ulves, les formes arrondies de la dune et, montant de derrière elle, le battement lent du cœur d’eau de l’océan. »

 

 

 

L’auteur aurait pu se contenter de la quête passionnante du jeune homme pour cette culture si lointaine et de ses recherches à la bibliothèque. Il y rencontre, heureux hasard, Elizabeth, bibliothécaire et spécialiste de Rapa Nui, nom donné à l’île de Pâques par les derniers autochtones avant que n’arrivent des navigateurs européens.

 

 

Hélas, arrive Ficelle « Ficelle était par nature un garçon rêveur et fantaisiste, un lycéen pacifique mais hésitant entre ne rien faire et s’amuser. Tout le monde l’aimait bien même si derrière les incessants coups de menton sur le côté pour ranger la mèche de cheveux qu’il avait éternellement dans les yeux il y avait un donneur de fil à retordre, un repousseur des limites, un équilibriste de l’insolence, un jongleur du mauvais goût, un cancre fulgurant. » Ces quelques lignes campent bien le personnage et son arrivée fait remonter les souvenirs de leur vie à Préterny, ville de banlieue dont ils sont originaires où l’engrenage de la drogue a commencé et empiré.

 

 

Pourtant, il y a la nature, l’océan, Elizabeth qui trouble et fascine Rouquin. Quelle douceur ! On a envie d’y être sur ces plages immenses comme la plage des Belles où il se baigne tout seul. Dans certaines pages, l’auteur abuse de termes compliqués, de mots rares empruntés à la botanique. Surtout, il nous maintient sur le fil du rasoir, toujours prêt à basculer dans la catastrophe comme lors de cette virée à moto sur le tansad de la moto de Ficelle.

 

 

Difficile d’imaginer quelle sera ensuite la vie de Rouquin à cause de cette amitié aussi perverse que dangereuse. Îles flottantes sous l’effet des psychotropes, beauté de la nature, recherches sur un peuple et son langage si mystérieux, Jean-Luc Cattacin (photo ci-contre) a réussi un roman qui ne m’a plu qu’à moitié et m’a un peu laissé sur ma faim.

 

Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Phébus pour m’avoir permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.

Jean-Paul

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