Michel Bussi : Le temps est assassin
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Le temps est assassin par Michel Bussi.
Presses de la Cité (2016), 531 pages ; Pocket (2017) 624 pages.
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Après m’être régalé en lisant Un avion sans elle, j’étais curieux de découvrir le dernier roman de Michel Bussi, roman que l’auteur est venu présenter à La Grande Librairie, lors de sa sortie.
L’histoire se passe en Corse et il faut même dire que la presqu’île de la Revellata, près de Calvi, en est le personnage principal. Michel Bussi ne se prive pas d’évoquer toutes les batailles secrètes, toutes les terribles luttes d’influence visant à transformer l’île en rente touristique, en bétonnant une nature à la beauté incomparable.
Comme à son habitude, l’auteur s’attache à une description très détaillée des lieux, les faisant vivre et vibrer au fil de la lecture. Le lecteur aurait envie d’y être mais les mots sont là pour nous transporter dans cette bergerie d’Arcanu, en août 1989 et durant le même mois en… 2016, en alternance.
Clotilde, ado gothique et quelque peu rebelle, son casque sur les oreilles, écoute Manu Chao sans oublier de rédiger son journal, procédé déjà utilisé par Michel Bussi (photo ci-dessous) dans le roman précité avec le détective privé. Il faut dire que c’est un lien extraordinaire avec le passé d’autant plus que nous ignorons l’identité de la personne en train de lire les confidences de Clotilde…
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Ce 23 août 1989, ses parents quittent Papé Cassanu et Mamy Lisabetta pour se rendre à un concert polyphonique corse « dans une chapelle perdue dans le maquis ». Dans leur Fuego rouge, ils emmènent Clotilde et son frère Nicolas. Survient alors l’accident, terrible, car seule Clotilde échappe à la mort.
Vingt-sept ans plus tard, nous retrouvons cette même Clotilde, avec sa fille Valentine (15 ans) et son mari, Franck, sur les lieux de la tragédie où elle demande quinze minutes « pour mon enfance ratatinée. »
L’histoire est lancée. L’auteur nous emmène et nous tient avec son style vivant, enlevé, choisi et les pages tournent vite, pas assez… Au passage, l’auteur rend un petit hommage à Fred Vargas puisque son héroïne lit Temps glaciaires.
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Arrive ce 13 août 2016 et cette lettre remise la veille, au bungalow C 29, loué par la famille de Clotilde au camping des Euproctes. Sur cette lettre, elle reconnaît l’écriture de… sa mère ! Celle-ci est-elle vivante ? Impossible ! Clotilde a vu son corps déchiqueté sur les rochers après l’accident. Pourtant, les événements se succèdent, la tension monte et nous découvrons tout ce qui s’est passé au cours de ce mois d’août 1989, faisant connaissance avec beaucoup d’autres personnages dont chacun a son importance.
En dire plus serait éventer tout suspense. Tout le plaisir de cette tension que l’auteur sait mener à merveille, s’évanouirait. Alors, il ne vous reste plus qu’à dévorer Le temps est assassin pour tout savoir.
Jean-Paul