Frédéric Beigbeder : L'homme qui pleure de rire

L’homme qui pleure de rire    par   Frédéric Beigbeder.

Grasset (2020) 347 pages ; Le Livre de Poche (2021) 312 pages.

 

 

La jaquette de ce roman nous offre un beau smiley qui n'est autre que le titre du livre : L'homme qui pleure de rire.

 

Depuis août 2016, Frédéric Beigbeder proposait une chronique hebdomadaire dans la matinale de France Inter, jusqu'à ce jeudi 15 novembre 2018 où l'écrivain s'est totalement raté.  Le récit s'ouvre donc avec la narration de cette fameuse chronique dont il a perdu le texte, qu'il a  donc totalement improvisé et  qui va lui coûter sa place sur France Inter.

 

C'est Octave Parango, son avatar romanesque, le narrateur du roman. Il va retracer sa nuit d'errance depuis la veille, 19 h jusqu'à son arrivée dans le studio à 7 h, un plan reproduisant sa trajectoire est d'ailleurs inséré au début du bouquin. C'est une nuit très agitée et très arrosée qu'il vit. Nous n'en sommes pas surpris car le goût pour la fête de Frédéric Beigbeder est bien connu de tous.

 

Tout en évoquant ce naufrage, il en profite pour régler ses comptes avec quelques animateurs. Un chapitre est même intitulé "Techniques de la chronique humoristique par Octave Parango" : quelques rudiments pour devenir comique radiophonique français en quatorze leçons. Il raconte aussi comment la patronne de "France Publique" l'a recruté et affirme que le rire est devenu obligatoire et nous en signale les dérives et les risques.

 

 

L'auteur s'épanche également sur ce qu'a été sa vie, sa jeunesse folle et la création en 1984 par cinq garçons de vingt ans qui s'ennuyaient, du Caca's Club : "L'appellation nous allait bien, à nous qui ne parlions que de caca, de pipi, de vomi, de cul, de bites, de chattes, d'alcool et d'herbes, tout en ayant des parents membres du CAC 40. Pour être franc, je dois confesser qu'à cinquante ans passés, je  m'ennuie vite quand il n'est pas question de ces sujets".

 

Est évoqué aussi dans ce périple nocturne le premier acte des "gilets fluo" dans un Paris en feu comme l'est le Fouquet's.

 

Toujours adepte de la fête, du monde de la nuit, en quête de boissons alcoolisées et de substances illicites, c'est un homme amer, désabusé et désemparé par l'époque, qui n'a pas vu défiler les années, comme chacun de nous d'ailleurs,  un homme presque désespéré qui se cache avec tout de même un gros motif de bonheur depuis qu'il est marié et père de famille.

 

Je retiendrai donc de ce livre le désarroi d'un homme.

Ghislaine

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