Sara : Ils nous traitaient comme des bêtes

Cible principale de Daech, les Yézidis du Kurdistan irakien vivent un cauchemar qui dure depuis des années. SARA (Ils nous traitaient comme des bêtes), témoignage écrit avec Célia Mercier, raconte toutes les souffrances endurées par ces gens qui ne demandaient qu'à vivre en paix.

 

Sara Ils nous traitaient comme des bêtes.

Avec Célia Mercier.

Flammarion (2015). 231 pages ; J'ai Lu (2016) 216 pages.

 

 

 

Recueillir le récit de toutes les horreurs dont on nous parle puis que nous oublions sauf si leurs auteurs viennent frapper chez nous, n’est pas chose aisée. Pourtant, il faut lire ce que Sara (les prénoms ont été changés pour des raisons évidentes de sécurité) a confié à Célia Mercier (photo ci-dessous), une journaliste qui connaît bien ces pays d’Orient et du Moyen-Orient où les pires sévices sont infligés aux filles et aux femmes.

 

Dans ce livre, elle attire notre attention sur les drames que vivent les Yézidis depuis août 2014, dans la région du Sinjar, en Irak. Daech veut faire disparaître un peuple qui subit un soixante-quatorzième massacre en moins d’un millénaire.

 

 

Dans la première partie du livre, Sara s’attache à nous montrer combien la vie était organisée suivant les traditions dans son village de Kocho, province de Ninive. Elle nous détaille les bases d’une religion qui tente de respecter la vérité, la connaissance et le mérite. Le peuple Yézidi a résisté, subissant les persécutions de l’islam, des Kurdes musulmans, du Califat arabe, de l’empire ottoman et enfin, aujourd’hui, de Daech.

 

 

Sara est née en 1986 dans une famille qui compte onze enfants. Chaque homme de la famille a un parrain musulman sunnite. On élève principalement des ovins et l’on cultive du blé, de l’orge, récoltant aussi tomates, pommes de terre, oignons, pastèques, ail, olives…

 

 

Sara suit un enseignement en kurde mais doit arrêter l’école à la fin du primaire alors que ses frères continuent en secondaire à 30 km du village. Certains hommes partent travailler en Allemagne : « Un homme qui travaille là-bas peut faire vivre trois familles ici. » Elle détaille aussi les débuts de sa vie amoureuse.

 

 

Le récit de Sara est entrecoupé par les aventures de son frère, par les histoires de Nadir, de Myriam, de Samia et se conclut avec le témoignage d’Amina Saeed, ancienne parlementaire irakienne et enfin par celui de Nada, 16 ans.

 

 

Tout au long de ces pages, les sévices subis, les assassinats en nombre perpétrés par ces hommes en noir se succèdent sans interruption et se poursuivent aujourd’hui : « Ces hommes n’ont aucune pitié, aucune humanité… Nous sommes livrées à des bêtes sauvages, des monstres. »

 

 

 

« Le 3 août 2014, Daech a capturé plus de 5 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants. » Les filles, à partir de 9 ans ont été violées, battues et personne n’a bougé devant ce véritable génocide, s’insurge Amina Saeed alors que le malheur continue de s’abattre sur un peuple qui ne sait plus ce que c’est que vivre en paix.

 

 

Un grand merci à Jean-Pierre S. pour m’avoir offert ce livre-témoignage terriblement actuel, hélas.

 

Jean-Paul

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog