Frédéric Pommier : L'Assassin court toujours

L’Assassin court toujours et autres expressions insoutenables.

par  Frédéric Pommier.

Éditions du Seuil (2014) Points (2015. 305 pages

 

 

Publié dans Le goût des mots, une collection dirigée par Philippe Delerm, ce livre est un vrai régal à déguster en bloc ou à petite dose pour mieux tout savourer.

 

 

 

 

Frédéric Pommier (photo ci-contre), journaliste dont on pouvait entendre la revue de presse chaque week-end sur France Inter, détricote toutes ces expressions dont on abuse : « Ils nous parlent et tous ont leurs tics et leurs formules fétiches : formules journalistiques, formules politiques, formules d’animateurs ou bien formules plus personnelles… qui gagnent, imprègnent, contaminent le langage de la rue. » L’auteur ose même le sigle MVT (Maladies visuellement transmissibles).

 

 

 

Le titre du livre reprend la première formule traitée que l’auteur décortique et analyse. Il fait de même ensuite et le lecteur ne peut que sourire. Il ajoute à la fin de chaque texte un nom de maladie, un nouveau mot créé pour l’occasion, comme l’endurocriminose pour L’assassin court toujours.

 

 

 

L’expression Un plat très malin se voit qualifiée de cyrilignacose. La quiproquotte s’applique à Une phrase sortie de son contexte, une formule employée par Nadine Morano, David Douillet et tant d’autres responsables politiques qui ont leur version, comme le journaliste : « À qui faire confiance ? Où est le con ? Quel est le texte ? Et quel est le contexte ? »

 

 

 

Les formules toutes faites et utilisées mécaniquement s’enchaînent, comme Retoquer un texte, ce que fait le Conseil constitutionnelJacques Chirac ne va plus… « Parce qu’il devient toc-toc. Chirac débloque, il est toc-toc. Quant au Conseil, lui, il retoque. Dès qu’il tique, il retoque. Ça tient du tic, ça tient du toc. »

 

 

 

Ce serait trop long de les citer toutes mais il faut encore dégager Nager dans le bonheur, expression lue souvent sur les faire-part de naissance : « Les parents d’un nourrisson ne peuvent pas nager dans le bonheur ! C’est un mensonge éhonté. La réalité, c’est qu’ils nagent dans les cris, dans les pleurs, dans le stress, dans les nuits sans sommeil et, surtout, dans les couches ! Ils nagent en permanence dans le pipi et le caca de leur adorable bébé ! »

 

 

Bienvenue dans votre émission donne l’occasion d’un épisode désopilant. Prendre les matchs les uns après les autres est une « sacrée stratégie » mais le mieux est que chacun se régale au gré d’un panorama qui n’épargne personne.

 

 

Enfin, Frédéric Pommier termine avec Je suis Charlie, rendant la paternité de l’expression à Joachim Roncin, directeur artistique de Stylist, un magazine gratuit parisien et, s’il ne faut lire qu’un chapitre, c’est vraiment celui-là !

 

Jean-Paul

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