Olivier Liron : Le Livre de Neige

Le livre de Neige   par  Olivier Liron.

Gallimard (2022) 225 pages.

 

 

 

Le livre de Neige d’Olivier Liron m’a d’abord emmené dans cette Espagne des années 1930 qui se sont très mal terminées avec l’arrivée au pouvoir d’un dictateur fasciste, Franco.

 

 

Ce dernier n’a pas hésité à massacrer une partie de son peuple et à faire fuir beaucoup d’autres. D’ailleurs, ces derniers se sont retrouvés dans des camps sinistres après avoir passé la frontière. Notre beau pays a bien su les accueillir…

 

Olivier Liron me parle d’abord de la branche maternelle de sa famille qui descend de Juifs convertis de force au catholicisme, appelés marranes.

 

 

Ainsi, la guerre civile déchire l’Espagne. Luis, le mari de Bernarda, sœur de Carmen, grand-mère de l’auteur, est fait prisonnier puis fusillé.

Carmen a dix ans à la fin de la guerre civile. En 1953, elle épouse Paco contre l’avis de son père. L’année d’après, naît María Nieves, d’où ce prénom de Neige.

 

Son histoire est racontée par petites touches, de courts chapitres, tous avec un titre. Parfois, je les trouve un peu courts. J’aurais aimé un peu plus d’approfondissement.

 

Olivier Liron se base sur les souvenirs de sa grand-mère, Carmen, plus volubile que Neige, sa mère. Il fait aussi œuvre de romancier en comblant les vides.

 

 

Toute cette histoire familiale ressemble à bien d’autres mais Olivier Liron a eu le courage de s’y confronter, de me faire partager joies et nostalgie d’une Espagne enfin débarrassée de Franco, pays bien apaisé depuis, même s’il faut ne jurer de rien quand on voit l’évolution politique actuellement en Europe.

 

Le style d’Olivier Liron est fluide. Il tente de détailler au maximum l’histoire de sa mère dans Le livre de Neige. Ceci est une belle et complète histoire d’une famille, histoire que j’ai aimée lire, passant de l’Espagne à notre pays avec une intégration amplement réussie.

 

L’arrachement au pays a été difficile à vivre pour Neige comme pour Carmen et Paco, avec la honte d’être des immigrés. De plus, la guerre rattrape la famille qui vit dans ce quartier appelé la petite Espagne, à Saint-Denis. C’est l’occasion de rappeler la mémoire de Celestino Alfonso qui fut exécuté avec le groupe Manouchian.

 

Un peu plus tard, Neige réussit brillamment à l’école, même si elle dérange car elle vient d’ailleurs. Ainsi, pas à pas, Olivier Liron conte la progression de sa mère dans le système scolaire français.

 

Elle obtient enfin la nationalité française, poursuit de brillantes études, devient écologiste, séduite par René Dumont (photo ci-dessous) que nous aurions dû vraiment écouter car nous n’en serions par là aujourd’hui.

 

 

S’ensuit mariage, enseignement et naissance de l’auteur le 27 mars 1987. À partir de là, je suis la progression de ce garçon qui apprend même à lire à Carmen, sa grand-mère, mais je vous laisse découvrir la suite. Le récit est agrémenté de nombreuses photos qui permettent de visualiser les principales étapes de la vie de Neige.

 

 

Le Livre de Neige contient bien d’autres détails intéressants, révélateurs de toute une époque pas si lointaine et pourtant trop vite oubliée. Heureusement, il nous reste, entre autre, la littérature…

 

Jean-Paul

 

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D
Une de mes prochaines lectures, alors je ne lis pas encore vos chroniques !
Répondre
J
Dommage car je ne divulgâche pas... J'essaie de donner suffisamment d'éléments pour susciter l'envie de lire le livre...
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