Jim Fergus : May et Chance

May et Chance   par  Jim Fergus.

(Les journaux de June Wolf Hadley).

Traduit de l’anglais (USA) par Jean-Luc Piningre.

Le cherche-midi. (2022) 225 pages.

 

 

C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé May Dodd l’héroïne de la trilogie Mille femmes blanches.

 

 

Tout avait commencé en 1875, lorsque la jeune femme de la bourgeoisie de Chicago, du fait de son mode de vie anticonformiste est séparée de ses enfants avant d’être enfermée dans un asile. Elle n’a eu d’autre choix pour s’en sortir que de rejoindre un convoi de femmes blanches destinées à épouser des guerriers cheyennes. Au fil des jours, devant les traîtrises du gouvernement et  les sauvageries occasionnées par les blancs pour les déposséder de leurs terres, May a pris fait et cause pour les Indiens.

 

Avec ce nouvel opus May et Chance, Jim Fergus m’a entraînée à nouveau sur les traces de cette femme absolument hors du commun.

 

 

 

On la retrouve en cette fin d’année 1876 avec son amant Chance. En compagnie de lady Ann Hall, de Martha Atwood et son bébé, du jeune cheyenne Horse Boy, ils ont quitté le village d’hiver de Little Wolf pour se rendre à ChicagoMay espère retrouver ses deux enfants qu’on lui a si injustement retirés.

 

Photo ci-dessus : Jim Fergus.

 

Comme elle le confie dans son journal « Bizarrement, j’éprouve des regrets à l’idée de quitter le dur pays qui nous a adoptées ».

 

Après maintes péripéties, May. qui a d’abord grandi dans un hôtel particulier de Chicago, puis partagé la vie de Harry Ames, travaillé à l’usine, été internée six mois dans un asile d’aliénés, vécu deux ans chez les Cheyennes, parcouru la prairie et subsisté en volant et vendant des chevaux pendant quatre mois, va enfin s’installer à Lake Forest dans la banlieue de Chicago avec Chance, avec qui elle vient d’unir sa destinée, tous deux follement amoureux l’un de l’autre.

 

Elle va devoir s’adapter à un mode de vie radicalement différent, rentrer de nouveau dans le monde des Blancs, et faire face à de nombreux dangers, notamment déjouer les plans de ce père sans scrupules uniquement attaché à sa fortune et à ses affaires.

 

 

Et bientôt nous les retrouvons sur la route…

 

 

 

En prenant May comme narratrice principale et ce, par l’intermédiaire de son journal, Jim Fergus nous offre un récit vivant, absolument captivant et bouleversant de bout en bout, et nous fait ressentir au plus près ce que vit, éprouve et endure cette jeune femme.

 

 

Photo ci-contre : William Frederick Cody, Buffalo Bill.

 

 

 

Impossible pour moi de ne pas être conquise par la force, le courage, la détermination dont elle fait preuve tout au long de ces pérégrinations et de ne pas être  séduite par la beauté des sentiments que May et Chance éprouvent l’un envers l’autre, un magnifique amour inconditionnel.

 

Bien que May et Chance soit une fiction, Jim Fergus a basé son roman tout comme la trilogie Mille femmes blanches (Mille femmes blanches, La vengeance des mères, Les Amazones) sur des faits réels et c’est ce qui fait principalement l’attrait de cette série d’ouvrages qui raconte de façon romanesque certes, mais ô combien près de la vérité, l’agonie et la fin d’un peuple. Au cours de ce long voyage, force est de constater que les Blancs se sont appropriés  les terres de ces Amérindiens, les ont détruites dans de telles proportions que le mode natif n’y est plus envisageable.

 

 

Avec le Wild West Show, spectacle itinérant dirigé par William Frederick Cody, auquel seront amenés à participer May et Chance, il est encore question de ce sujet avec justement la tentative pour nos deux héros d’en transmettre une version plus réaliste. L’auteur nous embarque agréablement avec cette troupe, avec la plus célèbre d’entre elles le Wild west Show de Buffalo Bill qui a réellement existé et connu un succès populaire en montrant des scènes trépidantes de la vie dans l’Ouest. Celle-ci nous entraîne jusqu’en Europe, jusqu’à Paris même, pour l’Exposition Universelle de 1889.

 

 

 

Quant à la fin qui peut paraître presque trop belle, elle est en parfaite adéquation, à mon humble avis, avec ce que pouvait espérer ce couple à la recherche d’un lieu où se poser.

 

 

Et après tout, n’est-on pas en droit d’attendre un peu de bonheur pour celle qui a tant enduré ?

 

Ghislaine

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D
il manque à mes lectures ! j'avais tellement aimé la trilogie
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M
Je ne savais pas qu'il avait sorti un quatrième opus, tu me l'apprends !!! Inutile que je te dise que j'ai adoré les trois précédents :) Merci pour ton article si bien illustré
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