Philippe Jaenada : Sulak

Sulak    par  Philippe Jaenada.

Julliard (2013) 504 pages ; Points (2014) 496 pages ; Points (2024) 504 pages.

Prix des Lycéennes de Elle 2014.

 

 

 

Philippe Jaenada m’a déjà passionné avec La petite femelle, La serpe, Au printemps des monstres et, plus récemment, Sans preuve & sans aveu.

 

 

 

Au hasard d’un désherbage de ma médiathèque, voilà que j’aperçois un livre du même auteur : Sulak. Comme je ne l’ai encore pas lu, je me dépêche de le prendre tout en râlant devant cette élimination d’un tel bouquin des collections…

 

 

 

Je me suis donc lancé goulument dans la lecture de cette autre enquête menée par Philippe Jaenada, un livre publié en 2013.

 

 

Comme d’habitude, c’est fouillé, émaillé de rencontres, de recherches et, bien sûr, d’anecdotes concertant l’auteur lui-même, en lien avec ses recherches ou avec les dates des faits qu’il relate.

 

 

Si Bruno Sulak est né à Sidi Bel Abbès (Algérie), le 6 mars 1955, l’essentiel du livre, le plus palpitant, se passe dans les années 1980. L’auteur n’oublie rien, présente les parents de Bruno et surtout sa fille, Amélie Sulak, qui lui a apporté quantité de détails, d’éléments précieux pour son récit.

 

 

 

 

Je ne suis jamais déçu par le style Jaenada, sérieux, efficace et souvent teinté d’humour. C’est passionnant et de plus en plus addictif.

 

 

 

Avant de plonger dans l’action et de suivre pas à pas Bruno, j’apprends que la famille Sulak est originaire de Pologne. Stanislas, le père de Bruno, a été légionnaire comme son fils le sera plus tard. Par moments, l’auteur délaisse la famille Sulak pour quelques Yougoslaves qui interviendront dans la vie de Bruno… patience.

 

 

 

Au passage, Philippe Jaenada glisse sa date de naissance, le 25 mai 1964, la même année où Krsta Zivkovic arrive à Levallois-Perret, depuis Belgrade. Il deviendra un des plus fidèles amis de Bruno.

 

 

Il n’a pas 20 ans quand, à Marseille, il vole une voiture avec trois autres comparses et ça lui vaut quatre mois de prison. Ce n’est donc pas très bien parti et commencent les changements de nom, de métier, de lieu de vie et… la légion étrangère.

 

 

C’est un événement malheureux qui l’oblige à déserter et le pousse dans la délinquance. Avec Yves, mari de sa belle-sœur, à court de fric, ils se lancent dans le braquage du Mammouth (hypermarché de l’époque), à Albi, et réussissent.

 

Cela se passe sans faire la moindre victime et ce sera la marque de fabrique de Bruno Sulak, que ce soit dans les supermarchés ou, plus tard, dans les bijouteries, sa grande passion.

 

 

Sa vie est très mouvementée. Philippe Jaenada (photo ci-dessus) nous le rend très sympathique tout en démontrant l’engrenage fou, une fois lancé, impossible à arrêter. Beau gosse, notre homme séduit les femmes, à commencer par Patricia qu’il épouse et Amélie  naît le 23 avril 1979. Il y aura aussi et surtout Thalie et bien d’autres pour lesquelles il n’hésite pas à dépenser sans compter l’argent volé.

 

 

L’auteur n’oublie pas les flics et surtout Georges Moréas (OCRB) qui veut absolument l’arrêter, s’attache au personnage mais se retrouve coincé par la rivalité entre les services de police. Par exemple, la BRB (Brigade de Répression du Banditisme) n’informe pas l’OCRB (Office Central pour la Répression du Banditisme) de Georges Moréas sur ce qu’elle vient d’apprendre à propos de Sulak qui en profite pour disparaître... et me fait voyager un peu partout en France et même en Amérique du Nord et au Brésil avant que Philippe Jaenada me fasse vivre ses évasions, en apnée. Je note aussi que la presse, pour aguicher le lecteur, n’hésite pas à titrer, à son sujet « Ennemi public et superstar ».

 

 

Comme l’auteur aime la précision,  il détaille les conditions de détention inhumaines imposées à Bruno Sulak mais je vous laisse le plaisir de plonger dans ce gros livre afin de vivre jusqu’au bout cette histoire grâce à l’énorme et minutieux travail de Philippe Jaenada qui raconte tout cela si bien.

 

Jean-Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je ne connaissais pas ce titre. De lui je n'ai lu que "la serpe" que j'avais beaucoup aimé. Mais bizarre j'oublie de rechercher ses livres dans les rayonnages de mes médiathèques alors que j'apprécie son écriture...je vais le rajouter dans mes listes !
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