Alain Schmoll : Un drôle de goût
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Un drôle de goût par Alain Schmoll.
Cigas SAS (2024) 333 pages.
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Alain Schmoll, passé de la direction d’entreprise à la littérature et à l’écriture, publie avec Un drôle de goût son cinquième roman dans lequel on retrouve Werner et Julia, les héros de La tentation de la vague, son premier bouquin paru en 2019. Mais, comme le dit l’auteur et j’ai pu le vérifier, ils peuvent aisément se lire indépendamment l’un de l’autre et c’est sans aucune difficulté et avec beaucoup de plaisir que je suis entrée dès les premières pages dans ce très distrayant roman à suspens.
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Werner Jonquart, très jeune, a mené secrètement à Paris une vie de militant d’extrême-gauche après avoir terminé ses études à Cuba où il a rencontré Julia.
Aujourd’hui, il incarne la quatrième génération de patron du Groupe Jonquart basé à Genève. La modeste activité artisanale des débuts a fait place à un véritable groupe international de transformation laitière que Werner dirige depuis sept ans.
Voilà que des péripéties troublantes se produisent. À quelques mois d’intervalles seulement, deux offres mirobolantes de rachat lui sont proposées, l’une par un groupe américain et l’autre par une importante société chinoise.
Après maintes relances, Werner finit par se résoudre à vendre mais quelques mois après avoir signé le protocole d’accord, « un drôle de goût » apparaît dans les fromages et yaourts du groupe… S’ensuit une chute des ventes et bientôt une dégringolade du cours de l’action Jonquart...
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Ce roman est certes une fiction, mais qui s’inscrit dans une brûlante actualité.
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Des cyberattaques à répétition, des groupes industriels adossés à des gangs criminels, les cartels colombiens et les triades chinoises, avec en point de mire un accès aux Ports Francs et Entrepôts de Genève, facilitant les trafics, tout un engrenage qu’Alain Schmoll met savamment en place, réussissant à faire monter la tension et à rendre l’atmosphère de plus en plus oppressante lors des négociations.
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En expert, de par son passé professionnel de dirigeant et repreneur d’entreprises, l’auteur maîtrise parfaitement le sujet et nous embarque dans un récit hallucinant avec des personnages en quête de réussite sociale dans notre société contemporaine, glissant astucieusement le déroulé dans un Paris en pleine effervescence à la veille des J.O !
Au cœur de cette vie professionnelle en proie à de multiples rebondissements et mésaventures plus ou moins gravissimes, se joue la vie amoureuse de Werner avec Julia, avec qui il avait renoué mais qui lui échappe et qui va contre toute attente se retrouver en plein cœur de la mêlée.
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Un drôle de goût est un roman fort original et bien rythmé grâce à l’imbrication de chroniques correspondant aux péripéties de plus en plus troublantes advenues à Werner au sein du récit plus linéaire de sa vie.
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J’ai trouvé un peu longue la mise en place du décor et la présentation des personnages et de l’entreprise, et un peu exaspérante la manière dont Werner cède à chaque caprice de Julia. Mais j’ai été ensuite rapidement happée par le récit dès lors que les menaces surviennent et alors ressenti de vives émotions.
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Quant au dénouement, aussi inattendu que convaincant, il m’a complètement scotchée !
Un drôle de goût est un roman palpitant, divertissant et plaisant à lire, plein de surprises, très enrichissant sur le monde entrepreneurial, très contemporain avec les cyberattaques et les narcotrafiquants et qui décrypte habilement le blanchiment de capitaux, sans omettre les débats sociétaux. Il n’oublie pas de glisser au passage les guerres d’extermination des tribus amérindiennes du Kansas.
Je remercie très sincèrement Alain Schmoll (photo ci-dessus) pour sa confiance.
Tout comme j’avais déjà fort apprécié, Pièce unique et La trahison de Nathan Kaplan, je me suis une nouvelle fois régalée avec son dernier roman : Un drôle de goût.
Ghislaine