Théophile François : Un Sedanais dans la tourmente de 1914
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Un Sedanais dans la tourmente de 1914.
Dix mois de captivité pour un civil.
Récit de Théophile François.
Éditions Noires Terres (2014). 139 pages
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Cent ans après, une petite-fille a permis à son grand-père de raconter, un cauchemar de dix mois, au début de la Première guerre mondiale. Cette aventure familiale peu ordinaire a été réussie grâce à Béatrice François qui a tenu une promesse faite à son père, en 1988. Celui-ci lui avait demandé de faire publier un récit rédigé, d’une belle écriture, à son retour de captivité par Théophile François, père de Jean-Marie et donc grand-père de Béatrice, heureuse et fière, à juste titre, de permettre au plus grand nombre de lire un texte d’une remarquable précision.
Lorsqu’il est fait prisonnier, Théophile François (portrait ci-dessous) est un simple civil, membre de la Croix-Rouge, « une protection illusoire ».
Il travaille à l’hôpital de Sedan lorsque les Allemands envahissent la ville rappelant aux habitants le douloureux souvenir des Uhlans de 1870.
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Le personnel de l’hôpital est transféré en Allemagne, un voyage de 77 heures. Après une pause au camp de Halle-sur-Saâle, notre homme est déplacé à nouveau à Merseburg à la fin de la deuxième semaine d’octobre. Il y restera jusqu’en juillet 1915 car l’Allemagne libère peu à peu les civils.
Le récit de Théophile François marque d’abord son incrédulité. Il donne avec simplicité et sincérité ses impressions sur ce qu’il voit dans sa ville où « un silence de mort régnait ».
Il note plus loin : « Les obus passaient au-dessus de Sedan pour accomplir leur sinistre travail. » Pendant ce temps, comme le personnel restant à l’hôpital, il se met au service de tous les blessés, qu’ils soient Français ou Allemands.
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N’ayant pas pu dire au revoir à ses enfants, « Cela m’était très dur. », il voyage dans un compartiment bondé. Du train, il peut constater les ravages causés par la guerre : « Que de ruines dans cette Belgique ! » Au Luxembourg, l’accueil est chaleureux mais il arrive bientôt « chez les Boches » : Coblence, Trèves, Cassel… Sa mémoire est fidèle et l’humour n’est pas absent.
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Au camp de Merseburg, les conditions de vie sont plus sévères : « Nous nous endormîmes bien vite, assommés, brisés. Notre raison défaillait. » La nourriture ? « Assez pour ne pas mourir, trop peu pour vivre. » Théophile François parle aussi des gardiens du camp, du moral des prisonniers, des quelques distractions, des premiers colis qui arrivent et enfin de son retour.
Photo ci-dessous : Béatrice François, petite-fille de Théophile.
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Toutes ses notes qu’il avait cachées sous sa paillasse ont été confisquées par ses geôliers pour les brûler mais il a eu la bonne idée de rédiger ses souvenirs dès son retour à Sedan, un récit simple et poignant qu’il faut lire.
Jean-Paul