I. Correspondances de Manosque 2024
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I. Correspondances de Manosque 2024
26ème édition
Mercredi 25 septembre.
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Nous revoilà, place de l’Hôtel de Ville, à Manosque, une place entièrement rénovée mais avec des changements de niveau assez traitres car pas toujours évidents.
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L’événement est bien lancé, d’abord par Camille Galtier (photo ci-dessus), le maire, qui nous apprend d’entrée que, pour la première fois, tous les élèves de CM2 de la commune ont reçu ou vont recevoir le fameux livre de Jean Giono : L’homme qui plantait des arbres. De plus, ce cadeau sera reconduit les années suivantes pour tous les CM2 de DLVAgglo. Voilà une formidable idée qui ne peut que donner un coup de fouet à la lecture et à l’édition dont les nouvelles ne sont pas rassurantes en ce moment. Bien sûr, il salue le grand événement littéraire qui fait la fierté de sa commune.
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S’expriment ensuite la représentante du Conseil départemental, un vice-président de la Région et le Préfet des Alpes de Haute-Provence. Ils saluent le travail des bénévoles, la réussite des écritoires (photo ci-dessus : écritoires à vertige, place des Observantins) dont certains sont très originaux, mettant en avant cette culture vivante accessible au plus grand nombre grâce aux rencontres avec les écrivains sur les places publiques.
Enfin, Olivier Chaudenson (photo ci-contre), créateur et directeur des Correspondances de Manosque, se félicite du soutien fidèle des collectivités publiques et du partenariat avec La Poste avant de saluer une première rencontre « emblématique » avec Kamel Daoud auquel ces personnalités vont laisser la place.
Kamel Daoud : Houris (Gallimard).
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Ghislaine a déjà parlé de ce livre impressionnant et prenant de bout en bout. Jean-Paul ne va pas tarder à le faire car la lecture de Houris est absolument in-dis-pen-sa-ble si l’on veut entendre parler de cette guerre civile des années 1990, en Algérie, guerre civile presque complètement effacée par les autorités de ce pays. D’ailleurs, depuis, nous avons appris que ce roman et les éditions Gallimard étaient interdits au Salon du livre d’Alger, au début de ce mois de novembre !
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Kamel Daoud, présenté par Maya Michalon), au travers du destin de Aube, sort de l’ombre cette guerre civile qui fit au moins 200 000 morts, entre 1992 et 2002. Cette tragédie nationale débuta après la victoire des Islamistes aux élections, victoire annulée par les militaires.
Aube ayant échappé de justesse à la mort après avoir été égorgée à l’âge de 5 ans, n’a plus de cordes vocales mais parle à l’enfant qu’elle porte, enfant qu’elle appelle Houri, ce fameux nom qui désigne les vierges qui attendent les plus kamikazes des intégristes au paradis.
Kamel Daoud (photo ci-contre) nous captive et rappelle que ce genre guerre civile a eu lieu aussi dans notre pays. Il affirme que tout ce qu’il cite, il l’a entendu, que Aïssa, le libraire qui transporte des livres à travers le pays, il l’a rencontré.
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Houris est un roman qui a du poids et Kamel Daoud a dû prendre ses distances pour l’écrire ne pouvant plus vivre dans son pays où il n’est plus en sécurité. Même si son roman est interdit en Algérie, l’auteur sait qu’il est piraté là-bas et même critiqué par des gens qui ne l’ont pas lu !
Kamel Daoud : une première rencontre très forte pour débuter nos neuvièmes Correspondances de Manosque !
Paul Auster en toutes lettres par Charles Berling.
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Pour ce premier soir, nous avons choisi d’aller écouter Charles Berling au théâtre Jean-le-Bleu et nous n’avons pas été déçus.
Acteur talentueux, Charles Berling (photo ci-dessous) nous a lu des extraits de la correspondance entre J.M. Coetzee et Paul Auster, écrivain étasunien reconnu, né en 1947 et mort en avril dernier. C’est bien mis en scène et Charles Berling ne se ménage pas, passe d’un texte à l’autre, réussit même à rendre vivant un texte sur Kafka.
Lorsque Paul Auster raconte son camp d’adolescent, c’est humoristique au début mais le drame ne tarde pas à poindre et c’est vite émouvant. Enfin, il nous fait partager son admiration pour une star du base-ball alors qu’il n’avait que 8 ans et sa terrible frustration parce qu’il n’avait pas de crayon pour que son champion puisse lui signer un autographe et le jeune garçon pleure...
Paul Auster - le plus français des auteurs américains - écrit tellement bien et c’est tellement bien dit sur cette scène que notre première soirée se termine de façon magnifique.
Ghislaine et Jean-Paul