Caryl Férey : Magali

Magali    par  Caryl Férey.

Robert Laffont/La Bête noire (2024) 175 pages.

Rentrée littéraire 2024.

 

 

 

 

Complètement différent des précédents livres de Caryl Férey que j’ai lus : Zulu, Mapuche, Norilsk, Condor, Paz, Lëd et Okavango, Magali plonge dans l’histoire tragique de Magali Blandin, mère de quatre enfants, qui fut assassinée par son mari, le 11 février 2021.

 

 

 

Juste avant de me plonger dans la lecture de Magali, j’avais écouté l’émission de Fabrice Drouelle, sur France Inter : Affaires sensibles, et je connaissais le déroulé terrible de ce féminicide, un de plus, un de trop. Aussi, je n’ai pas appris grand-chose de plus, si ce n’est les révélations de l’avocat de Jérôme Gaillard, l’assassin, en fin d’ouvrage.

 

 

 

Par contre, Caryl Férey parle beaucoup de lui dans ce livre, raconte son enfance, son adolescence. Pourquoi ? L’explication est simple : l’assassinat de Magali Blandin a eu lieu, près de Rennes, à Montfort-sur-Meu, 3 000 habitants en 1975, où l’auteur a grandi. C’est dans ce chef-lieu de canton, en Ille-et-Vilaine, que Caryl Férey est retourné pour que, comme il l’écrit, Magali Blandin ne meure pas une seconde fois.

 

 

Quarante-sept ans plus tard, le voici donc à Montfort-sur-Meu (photo ci-dessus) où il ne reconnaît plus beaucoup de choses. Comme partout ailleurs, les grandes surfaces ont ruiné les petits commerces du centre-ville.

 

 

Procédé d’écriture surprenant, l’auteur affuble toutes les personnes qu’il rencontre de pseudonymes évocateurs et adaptés à chacune et à chacun. En voici quelques-uns : Pélican Boîteux (sa grand-mère), Gauloise dans le Fossé (son grand-père), Poupée de Sang (son éditrice), Valky Rit (sa demi-sœur), Pharma Stoïque (sa belle-sœur, pharmacienne), Prince du Donjon (mari de sa belle-sœur), Cheval de Fer (camarade de collège), Mitraillette Passionnée et Drôle à Cuire (fait-diversiers à Ouest-France) et même Affaire Sensible (avocate de Jérôme Gaillard).

 

 

 

Personnellement, j’ai un peu de mal à m’y faire mais je comprends le souci de l’auteur de ne pas révéler les noms des gens qu’il rencontre, lui apportant un peu d’aide. Il y a aussi les Géorgiens ; les parents de l’assassin et la malheureuse victime sont précisément identifiés.

 

 

Caryl Férey (photo ci-contre) cherche donc à comprendre, va partout où il peut mais personne ou presque ne connaît Magali Blandin venue depuis peu s’installer à Montfort-sur-Meu, étant en instance de divorce.

 

Les recherches entreprises par l’auteur lui permettent de confier beaucoup de souvenirs tout en agrémentant son récit de remarques bien senties, de réflexions très pertinentes. Il révèle même pourquoi il porte un prénom aussi peu commun.

 

 

S’appuyant sur les archives du journal régional, Ouest-France, et de deux journalistes, des fait-diversiers - mot que je découvre - Caryl Férey tente de décrypter un plan machiavélique, un drame familial se terminant de manière tragique alors que les quatre enfants doivent tout de même tenter de réussir leur vie…

 

 

Caryl Férey, avec Magali, est sorti de son registre habituel ; il a prouvé une fois de plus ses qualités d’écrivain, pour Magali Blandin (photo ci-dessus) qui était éducatrice spécialisée et dont la vie a été si brutalement interrompue par un homme avec qui elle avait tenté de vivre.

Jean-Paul

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M
Je n'ai jamais lu Caryl Férey et je m'intéresse peu aux faits divers mais pourquoi pas ce sujet est hélas toujours d'actualité et on ne parlera jamais assez des violences faites aux femmes. Merci pour ta chronique
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