HOURIS de Kamel DAOUD : Prix Goncourt 2014 !
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Récompense amplement méritée, aujourd'hui, pour
HOURIS, de Kamel DAOUD avec le Prix Goncourt 2024 !
Nous vous avons présenté ce livre remarquable il y a quelques semaines et nous avons eu la chance de rencontrer Kamel DAOUD aux Correspondances de Manosque, le mercredi 25 septembre dernier.
Houris par Kamel Daoud.
Gallimard/nrf (2024) 411 pages.
Rentrée littéraire 2024.
Prix Goncourt 2024.
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Aube est une jeune algérienne qui est née une seconde fois à l’âge de cinq ans, le 31 décembre 1999, date à laquelle elle a été égorgée et laissée pour morte par des islamistes qui ont massacré cette nuit-là mille personnes de son village Had Chekala, dont son père, sa mère, sa sœur.
C’était le dernier jour de la guerre des années 1990, déclenchée entre les militaires et les barbus de Dieu, entre le gouvernement algérien et divers groupes islamistes.
Les cordes vocales tranchées, elle a perdu l’usage de la parole. Une canule lui permet de respirer et un « sourire » court sous son cou, « qui pétrifie les gens autour de moi comme du fil de fer barbelé. C’est la longue signature calligraphiée du meurtrier qui ne m’acheva pas faute de temps. »
Ses grands yeux ont pris le relais, faisant étinceler sa voix intérieure, devenus « un vrai alphabet, … une collection de couteaux ».
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En ce 16 juin 2018, jour où débute le récit, la jeune femme habite Oran chez sa seconde mère, celle qui l’a sauvée et elle tient un salon de coiffure.
C’est sa voix, sa voix intérieure que Kamel Daoud (photo ci-dessous) nous invite à entendre.
Lire la suite de l'article de Ghislaine en suivant ce lien : Houris de Kamel Daoud.
Houris par Kamel Daoud.
Gallimard/nrf (2024) 411 pages.
Rentrée littéraire 2024.
Prix Goncourt 2024.
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Photo ci-dessus : Kamel Daoud aux Correspondances de Manosque 2024.
Elle s’appelle Aube, habite le quartier Miramar, à Oran, en Algérie, et parle à l’enfant qu’elle porte, sa Houri, comme elle l’appelle, car elle est sûre d’être enceinte d’une fille. Aube, son nom dans la langue intérieure, Fajr dans la langue extérieure, a 26 ans et elle est muette.
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Pourquoi parler de langue intérieure et de langue extérieure ? Aube l’explique et fait partager ses souffrances. Au cours de cette guerre civile des années 1990, elle a été égorgée, ses cordes vocales ont été sectionnées mais elle a survécu par miracle alors que sa sœur de 8 ans se sacrifiait pour attirer l’attention des assassins sur elle. Depuis, Aube respire avec une canule et parle souvent de sourire lorsqu’elle évoque sa cicatrice.
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Dans Houris, tout le récit de Kamel Daoud est articulé autour de ce drame, un des nombreux épisodes tragiques d’une guerre civile presque complètement effacée par les autorités algériennes. La seule guerre reconnue et célébrée et celle d’indépendance mettant fin à la présence française, en 1962.
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D’emblée, je suis épaté, captivé par l’écriture émouvante, précise, directe, franche, terriblement réaliste de Kamel Daoud que j’avais découvert avec Meursault, contre-enquête. Dans ce roman, il ne néglige pas la poésie et sait parfaitement décrire la vie de ce pays si proche et si différent du nôtre.
Lire la suite de l'article de Jean-Paul en suivant ce lien : Houris de Kamel DAOUD.