Yves Montmartin : Hispaniola 2, Victoire

Hispaniola  Tome 2 : Victoire   par   Yves Montmartin.

La chouette à lunettes (2024) 294 pages.

 

 

J’étais restée en Haïti avec Calixte, tome 1 de Hispaniola, et me voici, pour le tome 2 intitulé Victoire, transportée à Lyon auprès de Valérie qui vit avec ses parents Amandine et Lionel, boulevard des Canuts (photo ci-dessous).

 

 

Valérie est une fillette éveillée, curieuse de tout, et qui, dès son entrée au CP devient rapidement amie avec Jeanne et Ludivine. Elle a huit ans quand elle apprend qu’elle a été adoptée. Elle s’intéresse dès lors à cette île où elle est née : Haïti. Elle a l’opportunité, au collège, grâce à « Lettres sans frontières » qui promeut  la langue française, de pouvoir correspondre avec une jeune fille de Port-au-Prince. Celle-ci prénommée Ignatou devient petit à petit son amie, sa confidente, sa sœur de cœur.

 

 

Toutes deux réussissent brillamment leur Bac en 2004, et Valérie, après une formation d’infirmière obtient un poste à l’hôpital Edouard Herriot (photo ci-dessous) au service des Urgences.

 

 

Quand, le 12 janvier 2010, en rentrant d’une garde, elle apprend que l’île d’Haïti a été dévastée par un puissant séisme, c’est pour elle le déclic, elle doit se rendre sur place pour aider les gens de son pays. Elle part donc sur la terre de ses racines…

 

 

C’est à partir de là, que pour moi, le roman a pris de l’ampleur car jusque-là je me suis un peu ennuyée avec cette enfant modèle devenue jeune fille et le côté parfois, un peu trop pédagogique des notes de bas de page.

 

 

L’arrivée de Valérie à Port-au-Prince, d’abord pour une mission d’une durée déterminée avec une association d’aide humanitaire puis ensuite pour un poste d’infirmière à la Kay blé, la Maison bleue, va bouleverser totalement le sentiment de quiétude jusqu’alors ressenti.

Haïti devient alors le personnage principal et on découvre en arrivant sur le sol de cette île, au lendemain du cataclysme, une situation d’une ampleur dramatique exceptionnelle.

Les sauveteurs font fi de leur fatigue personnelle pour essayer de parer au plus urgent et sauver le maximum de personnes, dans des conditions souvent très précaires.

 

 

Yves Montmartin (photo ci-dessous), tout en brossant un tableau fort noir de la situation rencontrée rend un bel hommage à tous ces bénévoles soignants venus prêter main forte à cette population si durement éprouvée tant physiquement que moralement par la perte de nombreux proches.

 

 

Outre les catastrophes naturelles qui, malheureusement ne sont pas rares à Haïti, c’est également la situation politique dramatique et désastreuse du pays que l’auteur n’oublie pas de développer dans son récit. La violence des gangs armés est absolument effroyable et rend la situation sécuritaire particulièrement instable.

 

 

L’arrivée de Valérie à la Kay Blé nous permet peu à peu, de retrouver avec elle des personnages connus mais il faut néanmoins attendre les dernières pages pour qu’elle rencontre enfin Victoire, mais quelle superbe rencontre ! Quelle belle idée a eu Yves Montmartin d’aider Valérie en invitant cet Iwa, cet esprit d’un membre de sa famille qui veillait sur elle et ce dès ses premières années.

 

 

Quelques photos glissées au fil des pages permettent de visualiser des personnages ou des lieux et des mots ou des phrases prononcées en créole nous plongent encore davantage au cœur de cette vie haïtienne.

Les derniers extraits du journal de Victoire datant de 2024 montrent hélas une situation politique qui s’aggrave, une crise humanitaire qui empire et une escalade constante de la violence des gangs…

 

Il reste à espérer comme l’écrit Yves Montmartin à la fin de son ouvrage :

« Peut-être qu’un jour, en Haïti, Victoire et Liberté ne seront pas seulement des prénoms... »

Merci à Yves Montmartin pour sa confiance réitérée et pour m’avoir permis de découvrir au plus près Haïti.

Ghislaine   

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