Timothée de Fombelle : ALMA, tome 3, La liberté
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ALMA, tome 3 La Liberté par Timothée de Fombelle.
Illustré par François Place.
Gallimard Jeunesse (2024) 468 pages.
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Il fallait aller au bout de l’aventure, au bout de cette histoire d’Alma, imaginée par Timothée de Fombelle. À la douceur et à l’horreur du premier tome, Le vent se lève, avait succédé beaucoup de complications dans L’Enchanteuse, le tome 2 mais je voulais lire, j’attendais impatiemment la parution du tome 3 : La liberté.
Livre volumineux, excellemment illustré par François Place qui poursuit sa collaboration avec Timothée de Fombelle, ce tome 3 joue avec deux continents, l’Europe et l’Amérique, délaissant complètement les origines africaines, même si celles-ci conditionnent toute l’histoire.
Ce tome 3 est fortement marqué par la grande Histoire : la Révolution française et les révoltes d’esclaves à Saint-Domingue en cette fin du XVIIIe siècle très agitée.
Si Alma est toujours l’héroïne préférée de l’auteur et du lecteur que je suis, d’autres acteurs importants de l’intrigue y font leur place.
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Un certain Jean Saint-Ange, partisan de l’esclavage, est député du Tiers-état pour Saint-Domingue où il n’est jamais allé. Il est assez et même très détestable. Ses deux motivations principales sont l’or, ce fameux trésor bien caché par le père d’Amélie Brassac. Justement, le susnommé Saint-Ange ne rêve que d’elle et veut absolument l’épouser.
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La Douce Amélie, bateau échoué près de la côte anglaise, porte le prénom de la fille de l’armateur. Celle-ci vit à Saint-Domingue où elle ne cesse de mettre en valeur le domaine des Terres Rouges en faisant trimer cent cinquante esclaves, ce qui est habituel sur l’île. Mais, attention, la révolte gronde…
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Avant d’en venir là, Timothée de Fombelle (photo ci-contre), par petites touches, dresse un tableau précis de la situation politique dans notre pays à la veille de la Révolution.
Je n’oublie pas qu’Alma s’adresse à des lecteurs et des lectrices jeunes et j’apprécie vraiment cette façon d’appréhender l’Histoire en partageant la vie du peuple, en plaçant le lecteur au cœur de la vie quotidienne, avec beaucoup de suspense et quantité de coups de théâtre.
Si l’auteur nous emmène à Versailles, à la cour mais aussi à l’Assemblée nationale, il revient bien vite devant la forteresse imprenable de la Bastille après avoir offert un beau tableau de l’activité dans Paris, en 1789. C’est précis, détaillé et, bien sûr, passionnant.
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Je souligne encore les belles pages dessinées tout en finesse par François Place (photo ci-dessous). Ses dessins sont fouillés et les visages d’une expression éloquente.
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Au travers des aventures, des rencontres de beaucoup de personnages, un peu trop, Timothée de Fombelle réussit à donner un aperçu de la vie en cette fin du XVIIIe siècle, aussi bien en France hexagonale qu’à Saint-Domingue où l’esclavage permet d’enrichir les privilégiés.
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Au cours de ma lecture, j’ai ressenti une forte intensité et la peur à chaque ligne, peur pour celles et ceux que j’apprécie fortement et qui me font trembler dès que le danger menace. Les révoltes des esclaves et les violences engendrées étaient inévitables et, hélas, il fallait en passer par là pour que soit abolie, à grand peine, cette abomination.
Jean-Paul