Valérie Perrin : Les Oubliés du dimanche

Les Oubliés du dimanche   par  Valérie Perrin. 

Albin Michel (2015) 384 pages ; Le Livre de Poche (2017) 416 pages ;

À vue d’œil (2016) 456 pages.

Prix Choix des Libraires 2018.

 

 

 

Justine Neige, jeune femme de 21 ans, habite une petite ville, Milly, de 400 habitants.

 

Justine et son cousin Jules, après la mort de leurs parents, ont été élevés par leurs grands-parents paternels – une grand-mère dépressive et un grand-père avare de paroles. Les deux couples se rendaient à un baptême lorsque la voiture s’est écrasée de façon incompréhensible contre un arbre.

 

Justine est aujourd’hui aide-soignante à la maison de retraite Les Hortensias, et elle est passionnée par son métier. Elle aime prendre du temps pour s’occuper des personnes âgées, n’hésitant pas à déborder de ses horaires. Très sensible au vécu de ces dernières, elle a compris que si l’on prend le temps de les écouter, elles se font un plaisir de raconter et d’égrainer leurs souvenirs.

 

Et parmi tous les résidents, Justine a son histoire préférée, celle d’Hélène. Elle va nouer une relation privilégiée avec elle, presque cinq fois son âge. Les deux femmes se parlent, s’écoutent, se révèlent l’une à l’autre.

 

 

La vie d’Hélène est un véritable roman et Justine, à partir de ses confidences, va en écrire l’histoire dans un cahier, en italique, dans le texte.

 

 

Hélène vit dans le passé avec l’amour de sa vie, Lucien, Lucien qui lui a fait le plus beau des cadeaux en lui apprenant à lire. Son histoire s’avère riche en rebondissements car elle est aussi un témoin de la seconde guerre mondiale.

 

 

Voilà qu’un mystérieux « corbeau » sème le trouble dans la maison de retraite en appelant les familles de ceux qui n’ont plus de visites le dimanche Les Oubliés du dimanche – pour leur signaler la mort de leur aïeul. Lorsqu’ils débarquent pour organiser les funérailles, il est là, souriant, heureux de cette visite inattendue.

 

 

Pour résoudre ce mystère des coups de téléphone anonymes, des policiers vont enquêter intra-muros, les deux agents de ville de Milly, Starsky et Hutch. L’un des « cow-boys » comme tout le monde les appelle va alors semer un doute dans l’esprit de Justine sur les circonstances de l’accident qui a endeuillé sa famille et la pousser à faire des recherches pour tenter de percer un secret bien gardé…

 

 

Les histoires se croisent et s’entrecroisent, avec moult péripéties, mêlant des amours passées à des récentes pouvant parfois désorienter.

 

J’avais beaucoup apprécié Changer l’eau des fleurs et je dois reconnaître que j’ai été un peu moins emportée par celui-ci même si j’ai retrouvé l’écriture sensible de Valérie Perrin (photo ci-contre).

 

 

Dans Les Oubliés du dimanche, elle porte un regard juste et acéré sur les maisons de retraite en insistant surtout sur la solitude éprouvée par les résidents et leur besoin d’affection. Le titre, à lui seul est très évocateur.

 

 

Elle sait mettre en scène des personnages, des femmes en l’occurrence, avec beaucoup de finesse. Ce sont souvent des personnalités fragiles, blessées par la vie, mais pleines d’humanité et d’empathie pour les autres.

 

 

Pour ce qui est de Justine, on ne peut qu’être admiratif devant cet amour qu’elle porte aux personnes âgées, aux soins qu’elle leur donne et surtout au temps qu’elle leur consacre, avec… plaisir. Une aide-soignante dont on se prend à rêver !

 

 

Les Oubliés du dimanche est un beau roman sur la mémoire et la transmission, émaillé de touches d’humour, plein d’amour et de tendresse mais un peu trop feel-good à mon goût.

 

Ghislaine

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