Les rues de Lyon, numéro 121 : Le Musée des moulages

Les rues de Lyon  numéro 121 : Le Musée des moulages.

Hugo Ferrante (scénario) et Léna Canaud (dessin).

 L’Épicerie séquentielle (janvier 2025) 12 pages.

À la fin du XIX^e siècle, les archéologues se mirent à faire des copies en plâtre des œuvres qu’ils mettaient au jour, permettant ainsi de diffuser les copies dans le monde entier tout en préservant l’œuvre originale.

C’est alors que l’université de Lyon envisage d’avoir son propre musée des moulages comme se devaient d’en avoir les plus grandes universités. C’est l’historien Maurice Holleaux qui est chargé de rassembler une collection consacrée à l’art grec. Le musée ouvre ses portes en 1899 pour accueillir cette collection d’art antique complétée bientôt par une collection d’art médiéval.

Le musée atteint son apogée en 1925. Il a longtemps tenu une place importante dans la vie de l’université. S’il continue ensuite de faire des acquisitions jusque dans les années 1940, le musée commence à décliner avec la Seconde Guerre mondiale. Il doit fermer ses portes dans les années 1960 à cause de la vétusté des locaux.

Devenues encombrantes, les statues sont malmenées, abandonnées, déplacées dans des caves, évitant de peu la benne à ordures.

En 1985, Daniel Ternois obtient que les collections soient installées dans l’ancienne école du service de santé militaire mais elles n’étaient plus la priorité de l’université. Déménagées ensuite, fin des années 1990 dans les anciennes usines Revel dans le 3^e, elles sont mises à contribution pour des expos et des happenings d’art contemporain jusqu’à ce qu’en 2017 le musée prenne une dimension patrimoniale.

Le Musée des moulages est aujourd’hui, ouvert au public deux fois par semaine, accueillant régulièrement étudiants, chercheurs, groupes scolaires, événements et expositions temporaires.

Je ne connaissais pas ce Musée des moulages de Lyon et l’histoire atypique de ces œuvres qui, pour certaines ont traversé 120 ans de tumulte, y perdant parfois un doigt, un bras ou même la tête et je n’ai qu’une hâte, celle de découvrir la sélection de 200 moulages en plâtre, actuellement présentée le long d’un parcours thématique.

Hugo Ferrante, scénariste et Léna Canaud, illustratrice ont réussi de façon magistrale dans ce numéro 121 des Rues de Lyon, à faire revivre cette épopée somme toute assez originale et mouvementée de ce Musée des moulages, n’hésitant pas à faire prendre la parole aux statues de plâtre comme La Sphinge des Naxiens qui parade d’ailleurs superbement en couverture ou encore la grande Athéna !

J’ai été à nouveau séduite par ce magnifique petit journal Les rues de Lyon toujours aussi intéressant, instructif et plaisant à lire.  Merci à Vincent !

À noter que Hugo Ferrante, par ailleurs musicien, est l’auteur des webtoons The Brems et Bliss Device et également du N° 102 des Rues de Lyon, Lyon capitale du rock.

Quant à Léna Canaud, si elle est la dessinatrice de son premier Rues de Lyon, elle est aussi autrice de bande dessinée et travaille actuellement à sa première BD solo, Tisseuse, à paraître à l’automne 2025 !

Ghislaine

Comments

[Dominique Sudre]

Sympa, je ne connaissais pas ce musee à Lyon. J’avais visité celui de Londres et celui de Paris et trouvé passionnant cette facon d'apporter aux visiteurs ce qu'ils ne pourraient pas voir faute de voyager.